03/05/2015

1997 - Le Terrier, les sept Potter

J'avais les lèvres pincées devant mon chaudron. J'avais les mains qui tremblaient si bien que j'avais besoin de retirer les bouchons de mes flacons avec les dents. Je manquais d'en avaler un. Molly arrivait derrière moi en posant sa main sur mon épaule. Je me retournais en souriant. Cela faisait seulement quelques jours que ma mère et ma sœur avait quitté le pays en compagnie de mes quatre grands parents moldus. Comme la première guerre contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, ma mère avait comme à l'époque prévu de les envoyer dans un village reculé en Espagne. À l'époque, mon père s'était arrangé pour que toute la famille achète cette petite maison de campagne protégée par de nombreux sortilèges et ainsi indétectable. Seule mes parents étaient soumis au sortilège de Fidelta concernant l'endroit exacte où se trouvait la maison. Il était hors de question pour ma mère de laisser Mia retourner à Poudlard. Ma mère m'avait demandé de venir avec eux, mais j'avais refusé, préférant rester avec les jumeaux et être utile auprès de l'Ordre.

C'était pour cette raison que j'étais auprès de Ginny et Molly pour préparer de potentiels remèdes dont nous préférerions ne pas avoir à nous en servir. Je n'avais plus qu'à attendre qu'ils reviennent tous, en entier si possible. Je restais assise par terre à surveiller la préparation en cours dans mon chaudron pliable, les yeux rivés sur la flamme qui remuait gaiement. Bientôt, Ginny poussa une exclamation étranglée avant qu'elle et sa mère ne se précipitent dehors. Je cognais mon nez au carreau de la porte de derrière pour savoir qui était revenu : C'était Hagrid et Harry. Je lâchais un soupire qui embuait la vitre de la porte, moitié soulagé, moitié inquiète. Il manquait déjà Ron et Tonks ainsi que Fred et Arthur. Dans le salon je tournais d'avantage en rond, avant de voir passer en trombe Molly qui cherchait une bouteille de cognac. J'entendis ensuite Ginny s'écrier « Maman ! » ce qui me fit aussitôt bondir du sofa. Je prenais ma baguette de la poche de ma salopette en jean avant de me précipiter dehors. « George ! » Je ne pouvais m'empêcher de m'exclamer, la voix enrouée, totalement en panique. Oncle Remus le soutenait comme il pouvait, il était complètement inconscient. À l'aide de Harry, ils le ramenèrent à l'intérieur du Terrier pour le coucher sur le canapé du salon. Je les avais suivit en trottinant derrière eux, tournant ma baguette entre mes doigts, dans un état second. Molly s'était afféré autour de son fils pendant que je restais pétrifiée en regardant son visage baigné de sang. Il remua faiblement après que sa mère lui ai jeté un sort, ce qui me provoquai un déclic : Je me penchais soudainement vers ma mallette de fioles, cherchant frénétiquement à l'intérieur et sortant des dizaines d'ingrédients. Lupin et Harry semblait discuter vivement pendant que Hagrid cuvait dans un coin de la pièce, mais j'avais du mal à entendre ce qu'ils racontaient, trop concentrée sur la plaie de George. Avec Molly, nous étions parvenus à arrêter le saignement. Je gémissais, les lèvres pincées en essuyant le sang, sec à certains endroits autour de la plaie. Il essaya d'ouvrir les yeux un instant avec de sombrer de nouveau. Molly me lança un regard soulagé et me passa affectueusement une main pleine de sang séché dans les cheveux. Je fis la grimace avant de prendre la main de George que je serrais très fort, en espérant qu'il se réveille d'ici peu.

Lorsqu'Arthur revint en compagnie de Fred, en déboulant en trombe dans le salon, je me levais précipitamment pour serrer Fred dans mes bras. Celui-ci parut hébété en écartant les bras, ne sachant pas bien s'il devait me rendre mon étreinte. Lorsque je me reculais, je comprenais : J'avais du sang partout sur les mains. Revenant tous les deux auprès de George, celui-ci ouvrit enfin les yeux. « Tu vois, j'ai une oreillole. Une oreillole, Fred, tu as compris ? » Je ne pus m'empêcher de sourire avant de me pencher vers lui pour l'embrasser sur le front, passant ma main dans ses cheveux avant de me mettre à chercher un bandage assez long et confortable pour envelopper sa tête et ainsi cacher sa plaie béante. Remus mit une main sur mon épaule qu'il frictionna alors que je levais la tête vers lui pour me sourire. Nous n'avions pas eu l'occasion de discuter depuis un moment, depuis son mariage discret avec Tonks. Il me connaissait bien, notamment concernant les situations de panique, et cette fois-ci, j'avais étonnement gardé mon calme, après un temps d'adaptation. C'était dû au fait qu'il s'agissait de George et que sa vie dépendait entre autre de mes compétences et celles de sa mère. J'acquiesçais pour lui dire que tout allait bien pour moi avant que Tonks et Ron n'arrivent à leur tour.


Quelques minutes plus tard, nous apprenions la mort de Fol Œil. J'avais passé une mauvaise nuit, à cause de l'alcool que je ne tenais pas bien ou à cause de George qui s'agitait en dormant à cause du bandage qui le gênait. J'avais cauchemardé d'un hybride mélangeant mon père, George et Fol Œil, ce qui m'avait valut de me réveiller en sueur dans la nuit. J'étais restée plusieurs minutes à regarder George dormir avant de sombrer de nouveau moi-même, pendant que Fred, qui dormait le lit du dessus, ronflait paisiblement.


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