03/05/2015

1994 - Le Bal de Noël

Ce bal permettait aussi aux délégations de Dumstrang et de Beauxbâtons de se mêler davantage aux élèves de Poudlard. Peu importe le pays, lorsqu'il s'agit de problèmes d'adolescents, les préoccupations étaient bien souvent communes. Un garçon fétiche, au visage harmonieux était un jour venu me voir lors du petit déjeuner que je prenais en compagnie d'Angelina et de Katie. Il tremblait presque et m'avait demandé dans un anglais très approximatif si je voulais bien l'accompagner pour le Bal de Noël : Il s'appelait Martin et était élève à Beauxbâtons. J'avais fait ce que je pouvais pour décliner poliment son offre et l'avais tout de même invité à se joindre à nous pour prendre le petit déjeuner ; il était toujours intéressant d'échanger dans une langue étrangère avec un sorcier d'une autre école. Je savais déjà avec qui je voulais aller au bal, mais je n'osais pas demander moi-même. Comme certaines filles, j'attendais de voir si il allait franchir le pas. C'était Angelina qui m'avait conseillé de faire ça, après avoir percé le mystère qui m'entourait concernant les garçons. Un soir dans le dortoir des filles, j'étais assise sur mon lit à terminer mon devoir de potion tandis que je sentais le regard de mon amie se poser régulièrement sur moi. Elle bondi ensuite sur mon lit en pointant du doigt la longue boite rectangulaire qui renfermait ma robe de soirée, robe qui m'avait été envoyée le matin même par ma mère. « Alors ? George ne t'as toujours pas demandé ? » Me demanda-t-elle avec un regard malicieux. Je lui jetais un rouleau de parchemin au visage en dissimulant mon sourire gêné. « Fred a bien fini par me demander à moi, George ne va pas tarder à suivre son exemple, j'en suis sûre ! » Je lui répondais en un haussement d'épaules, prenant l'air le plus désintéressé possible. Avec Mia, Angelina était la seule à savoir qu'effectivement, même si je ne pouvais imaginer Fred sans George et inversement, j'avais toujours eu, depuis le premier trajet à bord du Poudlard Express, une préférence pour George. Peut-être parce qu'il était celui qui était le moins d'extravertie. Même si les deux frères étaient du genre à se faire remarquer, George était celui qui réussissait à avoir du sérieux lorsqu'il le fallait. Tandis que Fred et moi avions une relation semblable à celle d'un frère et d'une sœur qui se chamaillent, George avait ce petit côté protecteur qui me plaisait beaucoup. Je ne pouvais pas le nier.

Mais encore une fois, Angelina n'était pas de mauvais conseil. Une petite semaine avant le bal, je commençais à me demander si je n'avais pas mieux fait de lui en parler moi-même ou d'accepter la proposition de Martin. Un peu boudeuse mais pas de mauvaise humeur, je déclinais une sortie à Pré-Au-Lard en compagnie de Lee et des jumeaux pour préparer mes potions du cours avancé qu'il fallait rendre à la rentrée des vacances d'hiver. J'étais seule dans la salle de classe aux cachots, à couper des yeux de poissons en deux à l'aide d'un petit couteau en argent que m'avait offert mon oncle Remus, lorsque j'entendis qu'on frappait à la porte. « Je peux venir m'ennuyer avec toi ? » Me demanda George sur le seuil. Je souriais et l'invitais à entrer en tapotant le tabouret qu'il y avait de libre à côté de moi. Il s'assit sagement et me resta là, à me regarder travailler. Je sentais que son regard pesait sur ma nuque : Il était rare pour les jumeaux Weasley de se taire pendant un long moment comme celui-ci. J'augmentais la puissance de mon feu de cuisson avant de prendre des notes sur la couleur et l'aspect de ma potion. « Stella, tu as pensé au bal de Noël ? » Lâchait-il alors d'un air faussement détaché. Il fit mine de s'étirer pendant que je terminais ma phrase. Je trempais de nouveau ma plume dans mon encrier avant de lentement lever la tête vers lui. J'avais étonnement du mal à soutenir son regard. « Eh bien… Le garçon de Beauxbâtons de la dernière fois a essayé de m'inviter mais… » George eu un air interloqué et étouffa un rire « Et quoi ? Il n'a pas réussit à dire le mot « bal » en anglais ? » Je lui donnais un coup de coude en souriant. « Non ! Parce que. » J'avoue être de mauvaise foi. J'avais du mal à lui parler parce qu'il s'agissait d'un sujet légèrement plus concret et sérieux que ce dont nous parlions la plupart du temps. Sans prendre en compte ma remarque, il acquiesça, apparemment soulagé « Tant mieux. Comme ça, si tu n'as toujours personne, j'avais prévu de te demander en fait… » Je haussais les sourcils, faussement vexée. Je détournais mon regard de lui jusqu'à ce qu'il se redresse sur le tabouret qui paraissait beaucoup trop petit pour lui. « Maintenant c'est trop tard, je peux plus reculer : Stella, tu veux bien y aller avec moi ? »  Je ne pus pas m'empêcher de rire. Le reste de l'après midi était tout à fait comme d'ordinaire. Ce n'est qu'en rentrant à la salle commune que je m'étais dépêché de rejoindre Angelina pour lui raconter ce qui s'était passé dans les cachots.

            Après une bataille de boule de neige, j'avais passé une bonne partie de la soirée avec les filles pour enfiler nos tenues de bal et s'apprêter avant de rejoindre les garçons dans la salle commune. J'avais glissé des fils d'or dans les cheveux tressés d'Angelina, ce qui allait merveilleusement bien avec sa robe dorée. Quant à moi, je n'arrivais à rien avec mes cheveux, définitivement indomptables. Ce n'est qu'après quelques coups de ciseaux et de baguettes que je réussissais à avoir une coiffure à peu près convenable. Mes cheveux noirs corbeau m'arrivaient à la nuque et partaient en petites mèches rebelles et pointues. Je descendais du dortoir en tournoyant pour voir tourner le bas de ma robe. Le corsage sans bretelles était noir et brodé d'arabesques,  et le bas de la robe qui s'arrêtait au dessus des genoux, était d'un tulle voluptueux d'un bleu électrique. Je portais des chaussures vernies noires qui ne m'aidaient pas : je paraissais toujours plus petite que tout le monde. George n'eu pas l'air mécontent, arborant un costume couleur châtaigne qui apaisait la couleur de ses cheveux. Je m'approchais de lui et réajustais son nœud papillon qui était de travers. « Tu es beau comme ça ! On y va ? » Il acquiesça vivement en essayant de trouver quoi dire sur ma tenue. Mais son regard en disait long et je ne pouvais m'empêcher de sourire. Fred complimentait sans retenu les cheveux d'Angelina en lui offrant son bras avant de se retourner vers nous. « Super tes cheveux Stelly ! » Je souriais avant de glisser ma main le long du bras de George pour chercher sa main. Il me glissa tout de même dans l'oreille « Tu es encore plus chouette que d'habitude. Je veux dire, vraiment chouette ! ».

La soirée était géniale. Les Bizzar'Sisters, que j'adorais, avaient été dépêché par le professeur Dumbledore pour l'occasion. Je n'avais jamais assisté à une fête de ce genre et je trouvais amusant de voir Hagrid danser avec Mme Maxime ou McGonagall se décontracter en dansant avec le professeur Dumbledore, apparemment ravi d'exister pour assister à cette soirée. J'étais restée un long moment à danser avec George, avant de rejoindre Fred, Angelina, Lee et Katie qui buvait de la Bieraubeurre assit à une table. Peu à peu, les couples s'excusaient pour se retrouver dans un coin obscur du château pendant que la soirée battait son plein. George et moi profitions du groupe jusqu'à la toute dernière chanson. George, les mains dans mon dos, relevait la queue de pie de Rusard à l'aide de sa baguette pour me faire rire. Celui-ci sautillait sur place comme s'il avait des puces, si bien que le chanteur des Bizzar'Sisters l'applaudit. Rusard s'aperçut de la farce et nous courut après jusqu'à la salle commune dans laquelle nous nous étions réfugiés. Essoufflés et prit d'un fou rire, nous mettions soudainement le doigt sur notre bouche. Il n'y avait déjà plus personne dans la salle commune hormis un couple de septième année en train de se bécoter près du feu. Je m'appuyais contre le guéridon pour retirer mes chaussures, me frictionnant les talons. George dénoua son nœud papillon avant de s'asseoir sur le petit fauteuil près de l'entrée de la salle commune. Je m'assaillais sur l'accoudoir. Nous avions parlé et rit longtemps avant que George ne m'apprenne qu'il avait été soulagé que Fred préfère sortir avec Angelina plutôt que moi. Je haussais les sourcils, agréablement surprise, avant de me pencher vers lui, un air espiègle sur le visage. « Ah bon et pourquoi ? » Son nez frôlait le mien, mais finalement c'était nos lèvres qui s'étaient jointes. Je glissais de l'accoudoir vers ses genoux, si bien que nous avions fini par nous bécoter comme se couple de septième année, jusqu'à l'arrivée de Fred et Angelina.


Je n'ai jamais eu de mal à faire la part des choses entre notre amitié, l'amitié et l'affection que j'éprouvais pour les jumeaux et cet amour particulier que je réservais à George. Bien évidemment, je savais que je serais bien obligé de m'accommoder de Fred, ce qui ne me dérangeait pas puisqu'il s'agissait de mon meilleur ami. Nous avions déjà tout prévu, mais seulement grâce à Harry. Malgré le retour du Seigneur des Ténèbres et le deuil de l'école, Harry nous avait offert la récompense du tournois. Je savais qu'il y allait avoir du changement, mais je ne pensais pas que tout cela arriverait aussi vite. 


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