La génération de la fin des
années soixante-dix est prise entre la période paisible de la fin de la
première Grande Guerre contre le Seigneur des Ténèbres et la naissance du
Survivant. Nous avons été épargné en quelques sortes, c'est du moins ce que
nous avions cru durant une bonne partie de notre enfance, avant que tout ne
recommence. Je m'appelle Stella, Stella Samuelle Galactica. Je suis une enfant
de cette génération. Je ne pourrais vous témoigner l'arrivée de la deuxième
Grande Guerre Magique que grâce à mon vécu. Je pourrais vous parler de tout ce
qui est arrivé, à commencé par mon histoire personnelle : Je suis née au mois
de février, dans le petit village de
Loutry-St-Chaspoule où habitaient mes parents, dans une maison qui ressemblait
à un laboratoire moldu ultra moderne que mon père avait baptisé Le Repère.
C'était une maison avec un haut dôme muni d'un télescope inspiré de ce dont se
servent les moldus pour regarder les étoiles. Mon père n'a eu aucun mal à
concevoir de pareils engins : Lui et ma mère sont tous les deux nés de
parents moldus. J'ai donc toujours vécu avec ces deux cultures qui
s'entrecroisaient parfaitement. Jusqu'à mes onze ans, j'ai été scolarisé dans
l'école moldu la plus proche de notre village. Ma petite sœur Mia, eu le droit
à la même éducation, bien qu'elle n’eut pas la même enfance que moi. Nous avons
cinq ans d'écart, et elle était bien trop petite pour se souvenir de notre
père. Notre famille a connu un drame qui étonna tout le monde, puisqu'il
s'était déroulé à une époque où nous ne soupçonnions plus que cela puisse se
reproduire.
En
1987, un soir où ma mère préparait le dîner. J'avais neuf ans et je jouais avec
ma petite sœur dans le salon. Comme à notre habitude, on pouvait entendre de
l'atelier de mon père des clic et des "plops" sonores. Papa
travaillait au Ministère de la Magie, au service des Langues de Plomb. Ma mère
elle-même ne savait pas en quoi consistait son travail. Les missions et tâches
des Langues de Plomb étaient contraintes de rester secrètes. Ma mère acceptait
tout cela, parce qu'elle aimait mon père depuis bien des années et parce
qu'elle savait qu'il ne mettrait jamais sa famille en danger. Du moins c'est ce
qu'il tenta de faire. L'heure du dîner approchant, ma mère me demanda d'aller
chercher papa pour qu'il nous rejoigne. Je sautais quatre à quatre les marches
des escaliers avant de m'arrêter net devant la porte qui s'ouvrit toute seule.
Papa était penché devant une table de travail sur laquelle on pouvait retrouver
des tonnes de croquis, de calculs compliqués et de notes diverses, toutes
écrites de sa main. Je tirais sur le pan de sa blouse de travail pour l’interpeller.
Mon père avait les cheveux d'un noir de jais, frisés et une barbe en vrac, mal
entretenue. Maman s'en plaignait souvent, mais au fond, elle aimait son côté
inventeur fou. De toutes façons, tout le monde qui connaissait Miranda et
Samuel Galactica n'imaginaient pas l'un sans l'autre.
« La ballade après dîner
papa ? » Je demandai en sautillant presque sur place. Son regard
concentré s'abaissa vers moi avant de s'attendrir en voyant mon visage
innocent. Il acquiesça et me suivit pour descendre dîner. À la fin du repas, je
m'étais dépêchée de mettre mes petites chaussures vernies pendant que ma mère
allait coucher Mia. Mon père était penché vers Quizz, notre elfe de maison,
avant que celui-ci acquiesce et disparaisse sous les ordres de mon père. À
l'époque, je n'avais pas comprit ce qu'il lui avait ordonné et que cette
ballade serait la dernière avant un long moment. Je n'avais fait que le suivre
silencieusement. Mon père n'avait jamais été quelqu'un de très loquace, et
j'adorais ça. Je pouvais lui raconter mes rêves loufoques et mes histoires à
dormir debout, il se contentait de commenter, toujours d'une façon intelligible
tout en restant subjectif à cause de son amour inconditionnel pour sa fille
aînée. Mais ce soir là, pas d'histoires tirées par les cheveux, je me
contentais de marcher, légèrement derrière lui, en lui jetant des regards
inquiets. Mon père avait une main dans la poche de sa veste et je savais qu'il y
serrait sa baguette. Il n'arrêtait pas de regarder à gauche, puis à droite,
comme si nous étions suivit par quelqu'un. Ou plutôt quelque chose en
l’occurrence. J'hésitais à demander, mais je me souviens que j'avais peur.
Mon père me rappela à l'ordre
d'une voix douce mais impérative. « Reste près de moi Stella. »
Je lui obéissais en trottinant pour le rattraper, tendant ma main vers lui pour
tenir la sienne. Nous avions marché quelques minutes le long de la route
principale, avant de nous enfoncer dans une rue où s'éparpillaient les terrains
parfois habités par des maisons saugrenues et d'autres plus conventionnelles.
Soudain, l'air était devenu plus froid. J'avais réajusté mon petit gilet noir
d'un geste brusque avant de lever la tête vers mon père qui commençait à
regarder autour de lui avec des mouvements vifs, cherchant la provenance de
cette source d'énergie néfaste. Au loin, des silhouettes encapuchonnées, je
m'en rappelle très bien. Mais ce dont je me souviens davantage, c'est de mon
père me poussant sur le bord de la route d'un coup de main légèrement trop
violent pour la corpulence d'une petite fille. Je m'étais écorchée les coudes
et les paumes de mains au même moment où une raie manta argentée était sortie
de sa baguette à la rencontre de ces silhouettes. Une fois le Patronus lancé,
mon père s'était jeté près de moi pour me relever. « Je suis désolé Stella
ma chérie, mais tu vas m'écouter très attentivement d'accord ? Tu vas
devoir te rappeler de ce que tu dois dire à maman. Tu lui diras... »
Il se tourna vers les silhouettes qui se débattaient contre la raie-manta avant
de détourner de nouveau son attention vers moi. « Tu lui diras que je
n'ai pas pu faire autrement, que j'ai fait ça pour vous protéger. Il ne faut
pas que tu es peur, papa va revenir. Maintenant cours ! » Alors
j'ai fait ce qu'il m'avait dit de faire. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense
que si je ne l'avais pas écouté, il me serait arrivé malheur. Plus tard,
j'apprendrais que papa avait fait cela pour brouiller les pistes, qu'il nous
savait surveillés depuis des semaines et qu'il ne fallait pas qu'il change ses
habitudes.
Je
courrais sans m'arrêter. Je savais que papa avait été emmené par ses
silhouettes qui flottaient à quelques centimètres au dessus du sol. J'étais
épuisée et les larmes coulaient toutes seules le long de mes joues, sans que je
ne m'en rende compte. J'avais très peur et à cet âge là, on ne s'aperçoit pas
forcément de la gravité des événements. Alors, je me répétais ce qu'il m'avait
ordonné de dire à ma mère. Je devais lui dire qu'il avait fait ça pour nous
protéger. Évidemment, j'étais assez dégourdie pour mettre cette histoire en
rapport avec son travail et que nous n'aurions pas de réponses à nos questions.
Pourquoi un Langue de Plomb disparaîtrait-il sans raisons apparentes ?
Pourquoi personne ne le chercherait ? Parce qu'il est un Langue de Plomb
et que les affaires des Langues de Plomb restent enfermé dans leur département,
au Ministère de la Magie. J'avais tout simplement fini par perdre connaissance,
lorsque j'étais passée devant le Terrier, une petite maison à l'allure
défraîchie mais accueillante qui appartenait à la famille Weasley. C'est
d'ailleurs Bill Weasley qui me trouva en revenant du village plus tard dans la
soirée. Il m'amena à l'intérieur du Terrier et sa mère s'était occupée de moi.
J'avais entendu quelqu'un appeler Quizz, notre elfe de maison, en sachant qu'il
transplanerait à moi en quelques secondes. J'ai couché sur le canapé de leur
salon, trop fatiguée pour rentrer à la maison, même lorsque maman avait été
prévenu par Quizz et avait accourut au Terrier. Je me souvenais des enfants
roux en pyjama, des caresses sur mon visage, mais pas des conversations.
Le lendemain, j'étais rentrée à
la maison. Mon père avait été enlevé par des Détraqueurs corrompus, de mèches
avec quelques partisans survivant de la première Grande Guerre contre le chef
des Mages Noirs. Ces Détraqueurs ne pouvaient être interceptés parce qu'il est
évidemment impossible d'interroger un Détraqueur. Parce qu'on ne savait pas où
est-ce qu'ils avaient pu l'emmener, hormis à la prison d'Azkaban. Le Ministère envoya
des hommes fouiller la prison : Rien. Ils n'abandonnèrent pas les recherches
mais furent vite mis à l'écart par les Langues de Plomb qui avaient besoin de
récupérer les travaux de mon père pour poursuivre leurs recherches. La
disparition de papa avait affecté ma famille : Ma mère ne cessait de
s'absenter de la maison pour rencontrer des anciens membres de l'Ordre du
Phénix dont elle faisait partie lors de la Grande Guerre. Ma petite sœur Mia
était sujette aux terreurs nocturnes et dormait avec moi dans mon lit plusieurs
fois dans la semaine. Elle développa en grandissant une peur concernant la
magie. Il fallut du temps pour lui donner envie d'aller à Poudlard. Et je fus
un très bon exemple pour elle, puisque qu'à l'été 1989, je recevais ma lettre
de fournitures scolaires de ma toute première année à l'école de sorcellerie.
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