J'étais vêtue de mon uniforme de
première année. Du haut de mes onze ans, je me tenais devant mon miroir en
pied, dans ma chambre que nous avions emménagé dans la tour d'Astronomie de mon
père. J'entendais ma sœur m'espionner derrière la porte. « Miaaaaa
arrêtes ! » Elle ricana, ouvrit la porte pour de bon et entra
dans ma chambre pour s'asseoir finalement sur le lit truffé d'oreillers des
plus moelleux. Elle balançait ses petites jambes en faisant cogner ses talons
contre les cartons de rangement qu'il y avait en dessous du lit. Elle s'empara
de ma baguette flambant neuve, encore rangée dans son écrin.
« Fais-attention. » Je prévenais en ajustant ma cravate. Elle
était aussi noir que mes cheveux qui devenaient de plus en plus difficile à
coiffer. Ils étaient lisses, mais indomptables et les pointes semblaient
fourchues en permanence. Je soupirais en me regardant sous toutes les coutures.
J'étais petite et frêle, les os saillants de mes clavicules cachés sous la
chemise blanche de mon uniforme. Mia avait reposé ma baguette en y faisant
attention, de peur de faire des bêtises avec. « C'est la mienne de
toutes façons. Tu auras le droit à la tienne dans quatre ans. » J'annonçais
en me retournant vers elle, avec un petit sourire aux lèvres. Elle fit la moue
et voulut se cacher le visage dans un oreiller. Je l'écartais de sa petite tête
entourée de boucles brunes pour plonger mon regard noir dans ses yeux ambrés.
Commençant à la chatouiller, je savais comment faire pour prévenir ses états de
panique. Elle finit même par émettre un « Possible. », ce qui était une victoire en soi.
Le soir, je terminais de vérifier
ma valise avant que ma mère ne rentre de sa visite au professeur Dumbledore.
J'avais laissé mon uniforme sur mon lit pour l'étaler en dernier dans la valise
pour ne pas qu'il soit froissé, pendant que Quizz vérifiait la liste en cochant
les fournitures figurant bien dans mes bagages. « Miss, tout est prêt
il me semble. Vous devriez retirer votre baguette de son écrin. Vous aurez
bientôt à vous en servir. » Je relevais la tête vers Quizz. Il était
aussi jeune que moi. Mes parents l'avait récupéré d'un vieil ami de la famille
qui avait fait entrer mon père au Ministère de la Magie et avec qui ils avaient
combattu pendant la Grande Guerre. J'étais très attachée à lui parce qu'il avait
été un grand confident de mon père, mais aussi mon tout premier ami. Je fixais
ses gros yeux gris avant de hausser les épaules. J'aurais voulut que ce soit
mon père qui m'encourage à prendre en main mon année, avec ce genre de petites
phrases. « J'aurais voulut que tu viennes avec moi, qu'est-ce que je
vais devenir sans toi ? » Je marmonnais avant de retourner à mon
affaire. Quizz resta bouche bée et se faufila jusqu'à moi pour me serrer la
jambe en une grosse étreinte, la plus grosse qu'il pouvait avec ses petits bras
frêles en tout cas. Le soir, ma mère coucha ma petite sœur plus tôt que moi
pour pouvoir s'occuper de mon bardas avec un peu plus d'attention. Assise en
pyjama sur mon lit, je secouais mon faux Vif d'Or pour qu'il s'envole dans ma
chambre. Maman entra en l'attrapant au vol. « Eh ! » Je
lâchais, moitié agacée, moitié admirative. Elle eu un petit sourire malicieux
avant de s'asseoir sur mon lit en mettant un bras autour de mon épaule. Je lui
racontais alors ce que je racontais avant à mon père. Que j'avais fait un
cauchemar où les professeurs étaient en fait des Détraqueurs déguisés et que
Poudlard était en vérité rempli de cachots et de cellules de prison. Ma mère
était une brave femme, vaillante et aimante. Elle m'expliqua le souvenir
qu'elle avait de Poudlard à l'époque où elle était élève, les détails d'autant
plus précis puisqu'elle y avait été le jour même. Elle avait parlé des tableaux
qui parlent, des escaliers qui bougent, des cachots réservés à l'étude des
potions, des sept étages au total, du stade de Quidditch, du lac et des salles
communes accueillantes et chaleureuses. Du coup, j'ai écouté, pendant un long
moment, sa description du château. Et j'avais fini par m'endormir au creux de
son bras. Ma mère avait toujours fait en sorte que je ne regrette pas de ne pas
avoir disparu le même jour que mon père. Alors pendant mon sommeil, pour que ce
soit la première chose que je voyais en me réveillant, elle avait laissé un mot
d'encouragement écrit par mon parrain, juste en dessous de ma baguette, retirée
de son écrin, le tout posé sur ma table de chevet.
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