Je connaissais déjà Londres.
Parce que j'avais déjà été au Chemin de Traverse mais je connaissais également
le monde Moldu. J'avais déjà été à la gare Kingcross, pour partir en vacances
ou aller chez mes grands parents qui habitaient tous les quatre dans le Nord du
pays. Mais je ne connaissais pas le Poudlard Express. Je suis ce qu'on appelle
une Sang-Mêlé. Au deuxième degré. Mes parents sont évidemment tous les deux des
sorciers, mais ils sont tous les deux nés de parents Moldus. C'est peut-être ce
qui les a rapproché à l'école, mais c'est surtout une double culture qu'ils ont
apporté à leurs enfants. Et cela explique aussi pourquoi est-ce qu'ils avaient
participé à la résistance lors de la première Grande Guerre. Je connaissais le
chemin, j'avais prit un chariot à l'aide de ma mère et de Mia. Remus, mon
parrain et ami de mon père, n'avait pas pu venir à cause de la pleine lune de
la veille. Je déposais ma valise sur le chariot avant d'entendre un hululement
sonore qui provenait de derrière moi. Nous n'étions pas les seuls à nous rendre
à la voie 9/4, évidemment. Une bande de sorciers, tous roux. Une petite fille
sautilla jusqu'à Mia pour la saluer. Maman me donna un petit coup de coude en
me rappelant qu'il s'agissait des Weasley. Je n'avais pas la mémoire des noms,
mais j'avais eu surtout du mal à retourner les voir depuis la soirée de la
disparition de papa. Je connaissais davantage les parents que les enfants,
alors je leur adressais un bonjour polis mais discret. Je me dépêtrais avec mon
chariot qui me semblait bien lourd, laissant ma mère discuter avec la troupe.
Mais quatre mains vinrent rejoindre les miennes pour m'aider à pousser mon
fardeau. Deux garçons de mon âge, parfaitement identiques, me firent le même
sourire. Je leur rendit sans lâcher mon chariot. L'un retourna pousser le leur
et l'autre m'aida avec ma besogne. Je n'ai jamais été quelqu'un de timide, mais
je me trouvais en position de faiblesse. J'étais la gamine qui avait perdu son
père, la fillette frêle, avec ses cheveux noirs comme la nuit et ses yeux
sombres. J'étais intimidée parce que j'étais restée la nuit dans leur canapé,
évanouie puis endormie et que je n'avais même pas eu l'amabilité de les
remercier pour leur aide.
Mais comme je l'apprendrais plus
tard, les jumeaux Weasley n'étaient pas du genre à juger à partir de ce genre
de détails. Personne parmi les Weasley, n'avait eu pitié de la petite fille que
j'étais, pas une seule seconde. « Stella c'est ça ? »
Demanda le jumeau qui poussait mon chariot, qui me dominait de quelques
centimètres, ce qui pour moi était déjà beaucoup. Je hochais la tête pour
répondre. Il m'offrit un nouveau sourire alors que je faisais la grimace en
voyant arriver la barrière de la voie 9/4. « Moi c'est George et mon
frère c'est Fred. On va à Poudlard pour la première fois nous aussi. »
Expliqua-t-il en se présentant par la même occasion. Je tournais la tête vers
lui pour l'écouter, et il avait bien fait puisque nous avions passé tous les
deux la barrière avant tout le monde, suivi de très près par Fred. J’eus un
sourire surpris avant de le regarder puis il m'adressa un petit clin d’œil et
me fit un coup de tête pour m'encourager à avancer. Bientôt, je retrouvais ma
mère qui se penchait vers moi pour ajuster une barrette que j'avais dans les
cheveux. Ceux-là étaient trop indisciplinés et la dite barrette était inutile.
Elle secoua la tête en souriant et en me la retirant, laissant tomber une
grosse mèche devant mon visage qu'elle chassa à l'aide de deux doigts. « Maman... »
Je grognais en acceptant son baiser sur mon front malgré tout. Elle me sera dans
ses bras et Mia accourut pour s'inviter à la fête. « Tu veux pas rester
avec moi ? » Demanda-t-elle en baissant la tête, boudeuse. Je lui
donna un coup de coude avant de lui chatouiller les côtes. « Je
rentrerais peut-être à Noël ! Mais jusque là je te prête ma
chambre. » Je lui répondais d'un clin d’œil complice. J'attendais que
les jumeaux se décident de monter dans le train pour traîner ma valise. L'un de
leur grand frère m'aida en la soulevant avec force dans le wagon. Je fis des
grands signes de main à ma mère avant de me retourner. En compagnie de Fred et
George, discutant des fonctions de l'énorme dôme qu'il y avait à la maison,
nous avions choisi un wagon dans lequel il y avait un jeune garçon aux longues
tresses africaines en train de lire une bande dessinée animée. C'était Lee
Jordan, qui entrait aussi en première année.
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