« … elle contourne Warrington, évite un Cognard,
c'était tout juste Alicia ! et les spectateurs sont ravis, écoutez-les,
qu'est-ce qu'ils chantent ? »
Lee et moi avions pour
habitude de commenter les matchs de Quidditch depuis la première année. Je
lançais un regard interloqué à Lee. Il haussait les épaules en me répondant du
même regard, ne sachant pas trop quoi dire. Nous étions tous gêné d'entendre
les Serpentards chanter à tue-tête une chanson pareil. Nous avions tenter de finir
les commentaires du match en parlant plus fort que la foule de verts et
argents. À la fin du match, nous étions vite descendu avec Lee pour rejoindre
l'équipe qui commençait à bouillonner en face de Malefoy et sa bande de sbires
qui ricanaient grassement. Fred et George étaient vraiment à vif, je les avais
rarement vu aussi en colère. D'habitude, ils répliquaient par l'ironie ou le
sarcasme, mais cette fois-ci, c'étaient leurs poings qui avaient envie de
s'exprimer. Alicia, Katie et Angelina retinrent Fred qui s'apprêtait à sauter
sur Malefoy. George et Harry semblaient se retenir mutuellement, la même rage
au ventre. Je ne savais pas trop si je devais intervenir ou pas. Je savais
qu'avec Ombrage, le pire était à venir, mais nous ne pouvions pas rester ainsi
à ne rien dire. En une fraction de seconde, Harry et George s'était élancés sur
Drago. Je sursautais avant de reculer : J'avais une haine sans nom pour la
violence, quelle qu'elle soit. George avait la lèvre fendue et enflée. Je lui
prenais le bras mais il se dégagea d'un mouvement d'épaule, avant de suivre
Harry et Fred qui marchaient pour aller vers l'intérieur du château. Nous
savions tous qu'Ombrage allait en profiter pour mettre son grain de sel. C'est
avec Lee que je rentrais au château en jurant contre le monde entier. Lee me
passa un bras autour de l'épaule en soupirant. « C'est de la faute de
Malefoy tout ça… » Je ne relevais pas mais levait la tête vers lui avec un
regard compatissant.
L'attente était pire que
celle d'une salle d'hôpital. Je m'agitais comme une mouche contre un carreau en
attendant leur retour. Hermione tentait de calmer Ron qui semblait liquéfié
après ce qui s'était passé pendant le match, notamment à cause de la chanson et
de sa performance de gardien. Les jumeaux et Harry étaient enfin revenus du
bureau du professeur McGonagall, le teint rouge et les poings serrés. Ils
s'affalèrent tous sur le sofa en jurant et en nous racontant comment Ombrage
les avaient banni de Quidditch à vie. Je n'avais rien dit, assise en boule contre
l'accoudoir, à côté de George qui faisait la moue lorsqu'il touchait trop sa
lèvre encore enflée. Je lui ramenais une compresse d'eau et partait me coucher
après un instant d'hésitation. J'étais à la fois en colère contre eux et à la
fois triste de ce qui s'était passé, de cette chanson humiliante et de notre
situation actuelle vis-à-vis d'Ombrage. Le lendemain matin, les jumeaux m'attendaient
pour petit déjeuner. George chercha ma main pour descendre jusqu'à la grande
salle que j'empoignais avec une force compatissante et aimante. Je n'avais pas
besoin de lui dire qu'il n'aurait pas dû se battre comme un moldu. Je me
contentais d'un baiser sur la tempe pendant qu'il se servait du lait dans ses
céréales. Je m'assaillais entre les deux avec un petit sourire en me servant à mon
tour. « On va pas se laisser saper le morale par une vieille peau, si ? » Je
lâchais en donnant un coup de coude dans les côtes de Fred. Celui-ci me sourit
finalement mais lâcha un soupire : Il grondait encore à l'intérieur et cela se
lisait dans son regard. « Interdit à vie ! » s'exclama-t-il en tapant du
poing sur la table, si bien que je soulevais mon bol de céréale pour ne pas que
le lait éclabousse à cause de lui.
Au même moment où nous petit-déjeunions,
les chouettes apportaient le courrier. La Gazette
du Sorcier venait de tomber près de Colin Crivey qui se jeta dessus. Sur la
couverture, on pouvait lire l'évasion massive de Mangemorts. En couverture,
plusieurs sorciers comme Bellatrix Lestrange ou Antonin Dolohov hurlaient
devant l'objectif, enfermés dans leur geôles respectives. Les garçons virent en
même temps que moi la une et me regardèrent à tour de rôle d'un air inquiet. Je
m'extirpais du banc en les laissant sans explications avant de chercher des
yeux Neville. Parce que ma mère m'avait raconté l'histoire des Londubat, et que
sa grand-mère était déjà venue prendre le thé chez nous. Je l'avais vu, assit
en un bout de table, tout seul. Il avait le journal entre les mains et avait la
bouche entrouverte. Je m'assaillais doucement à côté de lui en approchant ma
main de son avant bras. « Neville… Ça va ? » Il mit un moment avant de
lever la tête vers moi. Peut-être avait-il peur que tout le monde vienne
l'ennuyer à propos de ses parents, dont le nom figurait dans l'article de la Gazette du Sorcier, ou peut-être
ressentait-il une haine sans nom pour cette femme aux paupières lourdes ? Je
m'entendais très bien avec Neville, mais je ne le connaissais pas au point de
prédire sa réaction. Il eu du mal à soutenir mon regard. Je passais alors un
bras autour de lui, me serrant un peu plus pour lire à ses côtés l'article à
l'intérieur du journal. « Comment peut-on faire confiance à des créatures qui
mangent l'âme des gens ? » Je commentais en parlant des Détraqueurs. Je
détestais ces créatures. Neville tourna sa tête vers moi et eu un petit sourire,
moitié intimidé, moitié compatissant. « Ne t'inquiètes pas Neville, on va
faire en sorte qu'elle ne s'amuse pas trop longtemps dehors. » Je poursuivais en parlant de Bellatrix.
J'avais au moins réussit à le faire sourire, ce qui était une petite victoire
en soi.
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