03/05/2015

1989 - Bureau de Rusard

Si nous avons donné la Carte du Maraudeur à Harry en 1993, c'est qu'elle nous avait suffisamment servit et que nous avions estimé qu'elle avait fait son temps entre nos mains. Nous connaissions les moindres recoins de Poudlard, et les allés et venues du personnel de l'école n'avaient aucuns secrets pour nous. Mais bien avant d'en faire don à Harry, nous en avions fait le meilleur usage possible. Ce n'est que bien plus tard que j'apprendrai l'identité des créateurs de la carte. À l'époque, dès ma première année, nous n'avions pas chômer pour commettre quelques méfaits. Sans cette carte, il était commun de nous retrouver coller au mur du bureau de Rusard, comme ce jour où nous avions été prit la main dans le sac après avoir tenté de dérober nos copies de sortilège pour les corriger. Nous écoutions donc le sermon de Rusard en évitant soigneusement de nous regarder pour ne pas exploser de rire. Fred et George, parce qu'ils étaient deux ou parce qu'une étincelle d'espièglerie brillaient davantage dans leurs yeux, se faisaient plus souvent punir que moi ;  peut-être aussi parce que j'étais la fille de l'illustre Langue-de-Plomb disparu, allez savoir.

Je me souviens que Rusard était au bord de l'explosion. Il nous fixait à tour de rôle en essayant probablement de percer notre âme qu'il pensait habitée par le malin ; mais bientôt, il fût épuisé et s'aperçut qu'il avait oublier de remettre nos copies au Professeur Flitwick. C'est à ce moment qu'il détourna son attention pour les glisser dans une enveloppe, joignant notre rapport de punition aux trois parchemins. Fred me donna alors un coup de coude, montrant du regard un tiroir à demi ouvert qui se trouvait à ma droite. À l'intérieur, des jeux confisqués, quelques confiseries et un parchemin vierge plié étrangement. J'étais la plus discrète de nous trois, alors d'un geste rapide, je réussis à prendre le morceau de parchemin et quelques Baveboules.

Nous nous en tirions avec quelques heures de nettoyage de la salle de classe du petit professeur de sortilège ainsi que des devoirs supplémentaires et des excuses en bonne et due forme. Plus tard, contre un peuplier près du lac, j'observais la carte pendant que Fred faisait le cochon-pendu sur une branche basse de l'arbre. George sortit sa baguette et la pointa vers la carte. « Peut-être qu'elle ne se révèle qu'en écrivant dessus ? » Je suggérais, pas rassurée à l'idée qu'il jette des sorts au hasard sur le parchemin. Je me résignais finalement, puisque je n'osais pas moi-même tenter quelque chose dessus. Aucuns des sortilèges que nous connaissions s'avéraient utiles pour percer son mystère. C'est au bout de quelques jours que nous avions pensé à la raison pour laquelle Rusard avait confisqué cette carte. « C'est sûrement parce que l'ancien propriétaire s'en servait pour de mauvaises intentions. » Je lâchais, lassée, pendant que Fred murmurait des mots doux à la carte en espérant que quelque chose s'inscrive à sa surface. George jura que nous aussi, nous nous en servirons pour de mauvaises intentions et c'est à cet instant que Fred laissa échapper une exclamation enthousiaste en voyant la carte changer d'aspect. On pouvait y lire : « Messieurs Lunar, Queudver, Patmol et Cornedrue, sont fiers de vous présenter la Carte du Maraudeur. »


            Plus tard, j'apprendrais que mon oncle Remus était l'un des auteurs de la carte. Il me raconta toute l'histoire de ses amis, James, Peter et Sirius qui avait fait beaucoup parler de lui l'année de son évasion en 1993. Je serais tenue au secret l'année d'après, n'ayant pas le droit de divulguer la vérité à propos de Sirius ni aux jumeaux ni à quiconque d'autres. Remus en avait fait par à notre famille, non seulement parce qu'il était mon parrain mais aussi parce que ma mère avait connu Sirius au temps de Poudlard. La connaissance de la trahison de Queudver avait mit la puce à l'oreille de ma mère qui naviguait toujours entre la maison et ses recherches concernant la disparition de mon père. Je ne pouvais pas lui en vouloir, elle avait la conviction que mon père allait revenir bientôt. Plus tard, je lui demanderais comment est-ce qu'elle pouvait savoir que papa était toujours vivant, ce à quoi elle répondrait après un sourire serein : « Ton père et moi, nous nous connaissons depuis tellement longtemps... S'il lui était arrivé quelque chose, je l'aurais ressenti à l'intérieur, tout au fond. »


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire