Je
n'aime pas les fan fics avec des ship trop hasardeux ou tirés par les cheveux.
Quand un film ou un univers en général me plaît, j'aime à m'imaginer vivre les
mêmes aventures que mes personnages favoris. C'est pour ça que j'ai créé
Stella. Stella est une jeune fille qui aurait pu appartenir au monde de J.K
Rowling, elle n'a rien d'extraordinaire, mais voici son histoire. J'espère que
vous aimerez Stella et ce que j'en ai fait. Il s'agit de la deuxième version de
la fanfic, que j'ai écrit à la base en 2009/2010, et qui laissait trop de zones
d'ombres concernant les rapports avec l'histoire originelle et beaucoup trop
d'imprécisions. Je ne me suis pas retenue d'offrir à Stella des choses qui me
plaisent de l'univers quotidien des sorciers, comme un elfe de maison ou le fait
qu'elle soit douée en potion, à défaut d'avoir créé une véritable héroïne. J'ai
arrangé l'histoire à ma sauce PotterHead, en choisissant qui pouvait mourir et
qui ne pouvait pas, parce que comme tout le monde j'ai eu trop de peine et/ou
trouvé ça injuste. J'ai également apporté des interprétations ou versions
concernant certaines choses du monde magique dont je n'ai pas trouvé
d'explications après plusieurs recherches. Pourquoi Insémination de Galactica ? Parce que Stella s'incruste
parfaitement dans le décors. L'histoire quasiment reste la même, les
personnages principaux aussi. Ce ne sont que des bribes de sa mémoire, un témoignage
de ce qui s'est passé, de 1989 à 2012.
À lire : L'avant propos. Je suis une Potterhead parmi tant d'autres qui à force de rêvasser dans l'univers de J.K Rowling, a conçu un personnage. Ce personnage s'appelle Stella Galactica et peut vous permettre de vous laisser emporter un peu plus dans l'histoire.
03/05/2015
1978 / 1987 - Loutry-St-Chaspoule
La génération de la fin des
années soixante-dix est prise entre la période paisible de la fin de la
première Grande Guerre contre le Seigneur des Ténèbres et la naissance du
Survivant. Nous avons été épargné en quelques sortes, c'est du moins ce que
nous avions cru durant une bonne partie de notre enfance, avant que tout ne
recommence. Je m'appelle Stella, Stella Samuelle Galactica. Je suis une enfant
de cette génération. Je ne pourrais vous témoigner l'arrivée de la deuxième
Grande Guerre Magique que grâce à mon vécu. Je pourrais vous parler de tout ce
qui est arrivé, à commencé par mon histoire personnelle : Je suis née au mois
de février, dans le petit village de
Loutry-St-Chaspoule où habitaient mes parents, dans une maison qui ressemblait
à un laboratoire moldu ultra moderne que mon père avait baptisé Le Repère.
C'était une maison avec un haut dôme muni d'un télescope inspiré de ce dont se
servent les moldus pour regarder les étoiles. Mon père n'a eu aucun mal à
concevoir de pareils engins : Lui et ma mère sont tous les deux nés de
parents moldus. J'ai donc toujours vécu avec ces deux cultures qui
s'entrecroisaient parfaitement. Jusqu'à mes onze ans, j'ai été scolarisé dans
l'école moldu la plus proche de notre village. Ma petite sœur Mia, eu le droit
à la même éducation, bien qu'elle n’eut pas la même enfance que moi. Nous avons
cinq ans d'écart, et elle était bien trop petite pour se souvenir de notre
père. Notre famille a connu un drame qui étonna tout le monde, puisqu'il
s'était déroulé à une époque où nous ne soupçonnions plus que cela puisse se
reproduire.
En
1987, un soir où ma mère préparait le dîner. J'avais neuf ans et je jouais avec
ma petite sœur dans le salon. Comme à notre habitude, on pouvait entendre de
l'atelier de mon père des clic et des "plops" sonores. Papa
travaillait au Ministère de la Magie, au service des Langues de Plomb. Ma mère
elle-même ne savait pas en quoi consistait son travail. Les missions et tâches
des Langues de Plomb étaient contraintes de rester secrètes. Ma mère acceptait
tout cela, parce qu'elle aimait mon père depuis bien des années et parce
qu'elle savait qu'il ne mettrait jamais sa famille en danger. Du moins c'est ce
qu'il tenta de faire. L'heure du dîner approchant, ma mère me demanda d'aller
chercher papa pour qu'il nous rejoigne. Je sautais quatre à quatre les marches
des escaliers avant de m'arrêter net devant la porte qui s'ouvrit toute seule.
Papa était penché devant une table de travail sur laquelle on pouvait retrouver
des tonnes de croquis, de calculs compliqués et de notes diverses, toutes
écrites de sa main. Je tirais sur le pan de sa blouse de travail pour l’interpeller.
Mon père avait les cheveux d'un noir de jais, frisés et une barbe en vrac, mal
entretenue. Maman s'en plaignait souvent, mais au fond, elle aimait son côté
inventeur fou. De toutes façons, tout le monde qui connaissait Miranda et
Samuel Galactica n'imaginaient pas l'un sans l'autre.
« La ballade après dîner
papa ? » Je demandai en sautillant presque sur place. Son regard
concentré s'abaissa vers moi avant de s'attendrir en voyant mon visage
innocent. Il acquiesça et me suivit pour descendre dîner. À la fin du repas, je
m'étais dépêchée de mettre mes petites chaussures vernies pendant que ma mère
allait coucher Mia. Mon père était penché vers Quizz, notre elfe de maison,
avant que celui-ci acquiesce et disparaisse sous les ordres de mon père. À
l'époque, je n'avais pas comprit ce qu'il lui avait ordonné et que cette
ballade serait la dernière avant un long moment. Je n'avais fait que le suivre
silencieusement. Mon père n'avait jamais été quelqu'un de très loquace, et
j'adorais ça. Je pouvais lui raconter mes rêves loufoques et mes histoires à
dormir debout, il se contentait de commenter, toujours d'une façon intelligible
tout en restant subjectif à cause de son amour inconditionnel pour sa fille
aînée. Mais ce soir là, pas d'histoires tirées par les cheveux, je me
contentais de marcher, légèrement derrière lui, en lui jetant des regards
inquiets. Mon père avait une main dans la poche de sa veste et je savais qu'il y
serrait sa baguette. Il n'arrêtait pas de regarder à gauche, puis à droite,
comme si nous étions suivit par quelqu'un. Ou plutôt quelque chose en
l’occurrence. J'hésitais à demander, mais je me souviens que j'avais peur.
Mon père me rappela à l'ordre
d'une voix douce mais impérative. « Reste près de moi Stella. »
Je lui obéissais en trottinant pour le rattraper, tendant ma main vers lui pour
tenir la sienne. Nous avions marché quelques minutes le long de la route
principale, avant de nous enfoncer dans une rue où s'éparpillaient les terrains
parfois habités par des maisons saugrenues et d'autres plus conventionnelles.
Soudain, l'air était devenu plus froid. J'avais réajusté mon petit gilet noir
d'un geste brusque avant de lever la tête vers mon père qui commençait à
regarder autour de lui avec des mouvements vifs, cherchant la provenance de
cette source d'énergie néfaste. Au loin, des silhouettes encapuchonnées, je
m'en rappelle très bien. Mais ce dont je me souviens davantage, c'est de mon
père me poussant sur le bord de la route d'un coup de main légèrement trop
violent pour la corpulence d'une petite fille. Je m'étais écorchée les coudes
et les paumes de mains au même moment où une raie manta argentée était sortie
de sa baguette à la rencontre de ces silhouettes. Une fois le Patronus lancé,
mon père s'était jeté près de moi pour me relever. « Je suis désolé Stella
ma chérie, mais tu vas m'écouter très attentivement d'accord ? Tu vas
devoir te rappeler de ce que tu dois dire à maman. Tu lui diras... »
Il se tourna vers les silhouettes qui se débattaient contre la raie-manta avant
de détourner de nouveau son attention vers moi. « Tu lui diras que je
n'ai pas pu faire autrement, que j'ai fait ça pour vous protéger. Il ne faut
pas que tu es peur, papa va revenir. Maintenant cours ! » Alors
j'ai fait ce qu'il m'avait dit de faire. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense
que si je ne l'avais pas écouté, il me serait arrivé malheur. Plus tard,
j'apprendrais que papa avait fait cela pour brouiller les pistes, qu'il nous
savait surveillés depuis des semaines et qu'il ne fallait pas qu'il change ses
habitudes.
Je
courrais sans m'arrêter. Je savais que papa avait été emmené par ses
silhouettes qui flottaient à quelques centimètres au dessus du sol. J'étais
épuisée et les larmes coulaient toutes seules le long de mes joues, sans que je
ne m'en rende compte. J'avais très peur et à cet âge là, on ne s'aperçoit pas
forcément de la gravité des événements. Alors, je me répétais ce qu'il m'avait
ordonné de dire à ma mère. Je devais lui dire qu'il avait fait ça pour nous
protéger. Évidemment, j'étais assez dégourdie pour mettre cette histoire en
rapport avec son travail et que nous n'aurions pas de réponses à nos questions.
Pourquoi un Langue de Plomb disparaîtrait-il sans raisons apparentes ?
Pourquoi personne ne le chercherait ? Parce qu'il est un Langue de Plomb
et que les affaires des Langues de Plomb restent enfermé dans leur département,
au Ministère de la Magie. J'avais tout simplement fini par perdre connaissance,
lorsque j'étais passée devant le Terrier, une petite maison à l'allure
défraîchie mais accueillante qui appartenait à la famille Weasley. C'est
d'ailleurs Bill Weasley qui me trouva en revenant du village plus tard dans la
soirée. Il m'amena à l'intérieur du Terrier et sa mère s'était occupée de moi.
J'avais entendu quelqu'un appeler Quizz, notre elfe de maison, en sachant qu'il
transplanerait à moi en quelques secondes. J'ai couché sur le canapé de leur
salon, trop fatiguée pour rentrer à la maison, même lorsque maman avait été
prévenu par Quizz et avait accourut au Terrier. Je me souvenais des enfants
roux en pyjama, des caresses sur mon visage, mais pas des conversations.
Le lendemain, j'étais rentrée à
la maison. Mon père avait été enlevé par des Détraqueurs corrompus, de mèches
avec quelques partisans survivant de la première Grande Guerre contre le chef
des Mages Noirs. Ces Détraqueurs ne pouvaient être interceptés parce qu'il est
évidemment impossible d'interroger un Détraqueur. Parce qu'on ne savait pas où
est-ce qu'ils avaient pu l'emmener, hormis à la prison d'Azkaban. Le Ministère envoya
des hommes fouiller la prison : Rien. Ils n'abandonnèrent pas les recherches
mais furent vite mis à l'écart par les Langues de Plomb qui avaient besoin de
récupérer les travaux de mon père pour poursuivre leurs recherches. La
disparition de papa avait affecté ma famille : Ma mère ne cessait de
s'absenter de la maison pour rencontrer des anciens membres de l'Ordre du
Phénix dont elle faisait partie lors de la Grande Guerre. Ma petite sœur Mia
était sujette aux terreurs nocturnes et dormait avec moi dans mon lit plusieurs
fois dans la semaine. Elle développa en grandissant une peur concernant la
magie. Il fallut du temps pour lui donner envie d'aller à Poudlard. Et je fus
un très bon exemple pour elle, puisque qu'à l'été 1989, je recevais ma lettre
de fournitures scolaires de ma toute première année à l'école de sorcellerie.
1989 – Le Repère
J'étais vêtue de mon uniforme de
première année. Du haut de mes onze ans, je me tenais devant mon miroir en
pied, dans ma chambre que nous avions emménagé dans la tour d'Astronomie de mon
père. J'entendais ma sœur m'espionner derrière la porte. « Miaaaaa
arrêtes ! » Elle ricana, ouvrit la porte pour de bon et entra
dans ma chambre pour s'asseoir finalement sur le lit truffé d'oreillers des
plus moelleux. Elle balançait ses petites jambes en faisant cogner ses talons
contre les cartons de rangement qu'il y avait en dessous du lit. Elle s'empara
de ma baguette flambant neuve, encore rangée dans son écrin.
« Fais-attention. » Je prévenais en ajustant ma cravate. Elle
était aussi noir que mes cheveux qui devenaient de plus en plus difficile à
coiffer. Ils étaient lisses, mais indomptables et les pointes semblaient
fourchues en permanence. Je soupirais en me regardant sous toutes les coutures.
J'étais petite et frêle, les os saillants de mes clavicules cachés sous la
chemise blanche de mon uniforme. Mia avait reposé ma baguette en y faisant
attention, de peur de faire des bêtises avec. « C'est la mienne de
toutes façons. Tu auras le droit à la tienne dans quatre ans. » J'annonçais
en me retournant vers elle, avec un petit sourire aux lèvres. Elle fit la moue
et voulut se cacher le visage dans un oreiller. Je l'écartais de sa petite tête
entourée de boucles brunes pour plonger mon regard noir dans ses yeux ambrés.
Commençant à la chatouiller, je savais comment faire pour prévenir ses états de
panique. Elle finit même par émettre un « Possible. », ce qui était une victoire en soi.
Le soir, je terminais de vérifier
ma valise avant que ma mère ne rentre de sa visite au professeur Dumbledore.
J'avais laissé mon uniforme sur mon lit pour l'étaler en dernier dans la valise
pour ne pas qu'il soit froissé, pendant que Quizz vérifiait la liste en cochant
les fournitures figurant bien dans mes bagages. « Miss, tout est prêt
il me semble. Vous devriez retirer votre baguette de son écrin. Vous aurez
bientôt à vous en servir. » Je relevais la tête vers Quizz. Il était
aussi jeune que moi. Mes parents l'avait récupéré d'un vieil ami de la famille
qui avait fait entrer mon père au Ministère de la Magie et avec qui ils avaient
combattu pendant la Grande Guerre. J'étais très attachée à lui parce qu'il avait
été un grand confident de mon père, mais aussi mon tout premier ami. Je fixais
ses gros yeux gris avant de hausser les épaules. J'aurais voulut que ce soit
mon père qui m'encourage à prendre en main mon année, avec ce genre de petites
phrases. « J'aurais voulut que tu viennes avec moi, qu'est-ce que je
vais devenir sans toi ? » Je marmonnais avant de retourner à mon
affaire. Quizz resta bouche bée et se faufila jusqu'à moi pour me serrer la
jambe en une grosse étreinte, la plus grosse qu'il pouvait avec ses petits bras
frêles en tout cas. Le soir, ma mère coucha ma petite sœur plus tôt que moi
pour pouvoir s'occuper de mon bardas avec un peu plus d'attention. Assise en
pyjama sur mon lit, je secouais mon faux Vif d'Or pour qu'il s'envole dans ma
chambre. Maman entra en l'attrapant au vol. « Eh ! » Je
lâchais, moitié agacée, moitié admirative. Elle eu un petit sourire malicieux
avant de s'asseoir sur mon lit en mettant un bras autour de mon épaule. Je lui
racontais alors ce que je racontais avant à mon père. Que j'avais fait un
cauchemar où les professeurs étaient en fait des Détraqueurs déguisés et que
Poudlard était en vérité rempli de cachots et de cellules de prison. Ma mère
était une brave femme, vaillante et aimante. Elle m'expliqua le souvenir
qu'elle avait de Poudlard à l'époque où elle était élève, les détails d'autant
plus précis puisqu'elle y avait été le jour même. Elle avait parlé des tableaux
qui parlent, des escaliers qui bougent, des cachots réservés à l'étude des
potions, des sept étages au total, du stade de Quidditch, du lac et des salles
communes accueillantes et chaleureuses. Du coup, j'ai écouté, pendant un long
moment, sa description du château. Et j'avais fini par m'endormir au creux de
son bras. Ma mère avait toujours fait en sorte que je ne regrette pas de ne pas
avoir disparu le même jour que mon père. Alors pendant mon sommeil, pour que ce
soit la première chose que je voyais en me réveillant, elle avait laissé un mot
d'encouragement écrit par mon parrain, juste en dessous de ma baguette, retirée
de son écrin, le tout posé sur ma table de chevet.
1989 – Le Poudlard Express
Je connaissais déjà Londres.
Parce que j'avais déjà été au Chemin de Traverse mais je connaissais également
le monde Moldu. J'avais déjà été à la gare Kingcross, pour partir en vacances
ou aller chez mes grands parents qui habitaient tous les quatre dans le Nord du
pays. Mais je ne connaissais pas le Poudlard Express. Je suis ce qu'on appelle
une Sang-Mêlé. Au deuxième degré. Mes parents sont évidemment tous les deux des
sorciers, mais ils sont tous les deux nés de parents Moldus. C'est peut-être ce
qui les a rapproché à l'école, mais c'est surtout une double culture qu'ils ont
apporté à leurs enfants. Et cela explique aussi pourquoi est-ce qu'ils avaient
participé à la résistance lors de la première Grande Guerre. Je connaissais le
chemin, j'avais prit un chariot à l'aide de ma mère et de Mia. Remus, mon
parrain et ami de mon père, n'avait pas pu venir à cause de la pleine lune de
la veille. Je déposais ma valise sur le chariot avant d'entendre un hululement
sonore qui provenait de derrière moi. Nous n'étions pas les seuls à nous rendre
à la voie 9/4, évidemment. Une bande de sorciers, tous roux. Une petite fille
sautilla jusqu'à Mia pour la saluer. Maman me donna un petit coup de coude en
me rappelant qu'il s'agissait des Weasley. Je n'avais pas la mémoire des noms,
mais j'avais eu surtout du mal à retourner les voir depuis la soirée de la
disparition de papa. Je connaissais davantage les parents que les enfants,
alors je leur adressais un bonjour polis mais discret. Je me dépêtrais avec mon
chariot qui me semblait bien lourd, laissant ma mère discuter avec la troupe.
Mais quatre mains vinrent rejoindre les miennes pour m'aider à pousser mon
fardeau. Deux garçons de mon âge, parfaitement identiques, me firent le même
sourire. Je leur rendit sans lâcher mon chariot. L'un retourna pousser le leur
et l'autre m'aida avec ma besogne. Je n'ai jamais été quelqu'un de timide, mais
je me trouvais en position de faiblesse. J'étais la gamine qui avait perdu son
père, la fillette frêle, avec ses cheveux noirs comme la nuit et ses yeux
sombres. J'étais intimidée parce que j'étais restée la nuit dans leur canapé,
évanouie puis endormie et que je n'avais même pas eu l'amabilité de les
remercier pour leur aide.
Mais comme je l'apprendrais plus
tard, les jumeaux Weasley n'étaient pas du genre à juger à partir de ce genre
de détails. Personne parmi les Weasley, n'avait eu pitié de la petite fille que
j'étais, pas une seule seconde. « Stella c'est ça ? »
Demanda le jumeau qui poussait mon chariot, qui me dominait de quelques
centimètres, ce qui pour moi était déjà beaucoup. Je hochais la tête pour
répondre. Il m'offrit un nouveau sourire alors que je faisais la grimace en
voyant arriver la barrière de la voie 9/4. « Moi c'est George et mon
frère c'est Fred. On va à Poudlard pour la première fois nous aussi. »
Expliqua-t-il en se présentant par la même occasion. Je tournais la tête vers
lui pour l'écouter, et il avait bien fait puisque nous avions passé tous les
deux la barrière avant tout le monde, suivi de très près par Fred. J’eus un
sourire surpris avant de le regarder puis il m'adressa un petit clin d’œil et
me fit un coup de tête pour m'encourager à avancer. Bientôt, je retrouvais ma
mère qui se penchait vers moi pour ajuster une barrette que j'avais dans les
cheveux. Ceux-là étaient trop indisciplinés et la dite barrette était inutile.
Elle secoua la tête en souriant et en me la retirant, laissant tomber une
grosse mèche devant mon visage qu'elle chassa à l'aide de deux doigts. « Maman... »
Je grognais en acceptant son baiser sur mon front malgré tout. Elle me sera dans
ses bras et Mia accourut pour s'inviter à la fête. « Tu veux pas rester
avec moi ? » Demanda-t-elle en baissant la tête, boudeuse. Je lui
donna un coup de coude avant de lui chatouiller les côtes. « Je
rentrerais peut-être à Noël ! Mais jusque là je te prête ma
chambre. » Je lui répondais d'un clin d’œil complice. J'attendais que
les jumeaux se décident de monter dans le train pour traîner ma valise. L'un de
leur grand frère m'aida en la soulevant avec force dans le wagon. Je fis des
grands signes de main à ma mère avant de me retourner. En compagnie de Fred et
George, discutant des fonctions de l'énorme dôme qu'il y avait à la maison,
nous avions choisi un wagon dans lequel il y avait un jeune garçon aux longues
tresses africaines en train de lire une bande dessinée animée. C'était Lee
Jordan, qui entrait aussi en première année.
1989 – La Grande Salle, la répartition et les cachots
Je sautillais sur place en prenant
appui sur les épaules des jumeaux pour voir devant nous. Lee ricanait en
remarquant ma détresse quant à ma petite taille avant de me décrire la tête des
autres élèves. Le professeur McGonagall nous fit entrer dans la Grande Salle
qui me laissa sans voix. Celle-ci n'avait pas l'air si effrayante que dans mes
cauchemars, et hormis les armures dans les couloirs, il n'y avait pas la trace
d'une chaîne ou d'un boulet comme je le craignais. J'étais la première de nous
quatre à prendre place sur le tabouret où McGonagall me mit le Choixpeau sur la
tête. Je pensais très fort à Gryffondor, pas parce que je me sentais capable
d'y aller, ni parce que j'en avais spécialement envie, mais surtout parce que
j'espérais me retrouver avec les Weasley et parce qu'ils m'avaient tous parlé
de cette maison-ci. Peut-être aussi parce que j'imaginais que mon père y était
aussi par la force des choses, parce que mon oncle Remus et Monsieur Weasley y
avait été. J'entendis un ricanement grave, un grognement intérieur comme un estomac
en pleine digestion, avant que le chapeau magique ne s'exclame : « GRYFFONDOR ! »
Je courrais à travers les tables pour rejoindre la mienne. Percy eu un petit
sourire avant de se reconcentrer sur la Répartition, avec appréhension quant au
sort qui serait celui de sa paire de frères. Lee s'assit en face de moi, et il
fallut attendre encore un moment avant d'arriver à la fin de la liste, pour que
Fred et George soient expédiés à côté de moi, à la table de la maison au lion.
Nous avions profité d'un copieux
repas et du discours de Dumbledore qui nous fit part du règlement intérieur de
l'école, qui me firent vaguement sourciller. Mais j'aimais l'allure de
Dumbledore, qui me faisait penser aux sorciers de contes moldus, avec sa grande
robe et son chapeau pointu brodé d'étoiles satinées. L'ambiance paraissait tout
de suite plus chaleureuse, autrement plus chaleureuse que l’œil sévère de
McGonagall où le regard fermé du professeur à sa droite, qui avait de longs
cheveux noirs et luisants. Nous discutions des professeurs avec les garçons,
dégustant les mets servit par la Grande Salle qui semblait dotée d'une sorte
d'âme réconfortante. Mais quand on me parlait des Serpentards, de la Salle
Commune dans les cachots et de la salle des potions, comme celle dont m'avait
parlé ma mère ; l'envie de voir le tout de mes propres yeux me prenait aux
tripes, si bien que je n'en fini pas mon dessert. Bien sûr, cela n'empêcha pas
Lee de s'en charger pour moi. Lorsque nous eurent terminés, ce fût aux Préfets
de nous conduire jusqu'à nos salles communes respectives. La notre se trouvait
au septième étage. J'étais petite et discrète malgré ma masse de cheveux fous,
alors, je me faufilais hors de la foule pour me glisser dans les cachots dont
l'entrée se trouvait à la gauche des escaliers principaux. J'avais du mal à
pousser la porte massive de ce sous-sol, mais je persévérais, en écrasant mes
semelles contre le marbre du sol de l'entrée. Je me retrouvais propulsée dans
un couloir à partir duquel plusieurs pièces se distribuaient. Peut-être des
salles de classes ? Je frissonnais quant à cette possibilité, n'étant pas tout
à fait séduite à l'idée d'avoir cours dans un tel lieu. J'ouvris la première
porte qui confirma mes craintes. C'était une salle de classe, avec sur chacune
des tables, des chaudrons de cuivre rudimentaires. J'entrais pour de bon,
refermais la porte derrière moi pour regarder dans cette salle. Il y avait
plusieurs ingrédients en bocaux, un tableau noir sur pieds, un tas d'outils
pour écraser, découper, hacher les ingrédients des mélanges à venir. Je
caressais tout du bout des doigts en faisant attention de ne rien faire tomber.
C'était un endroit fascinant, et je commençais à me dire que finalement,
peut-être que les potions avaient leur place dans ce cachot. Il y faisait
sombre et frais, les ingrédients étaient bien conservés, et le silence était
père de concentration. Je ressortais en prenant soin de refermer la porte
derrière mois.
Quand
j'eu fermée la porte de l'entrée du cachot, et que je m'apprêtais à remonter les
escaliers, je tombais sur ce professeur, qui me fit sursauter. Il était grand,
mince, avec un nez crochu et de longs cheveux noirs. Il m’asséna un regard qui
aurait pu me tuer s'il en avait eu le pouvoir. Je le fixais, prise de stupeur
mais aussi parce qu'il m'impressionnait. « Que faites-vous ici ? » Me
demanda-t-il en se penchant vers moi, menaçant. Je déglutis en essayant de
trouver quelque chose à dire, avant que deux têtes rousses ne fassent leur
apparition derrière le professeur. « Enfin tu l'as trouvé ! » Me dit George en s'approchant de moi,
désignant la poche de ma robe de sorcière. J'arquai un sourcil, pas bien sûr de
ce qu'il voulait dire par là, mais je comprenais que je devais la fermer et les
laisser faire. « Stella a perdu sa baguette dans la foule avant la
Répartition, du coup on l'a aidé à chercher. » Expliqua Fred en levant la
tête vers le professeur. J'acquiesçais la tête vers le maître des potions qui avait
dévisagé au préalable les jumeaux. Il nous laissa partir après nous avoir fait subir
un silence plutôt gênant. Je courrais jusqu'à la salle commune avec mes deux
complices. En ouvrant le tableau de la Grosse Dame, je découvrais pour la
première fois la salle commune. « Comment vous saviez que j'étais restée en
bas ? » Je demandai aux jumeaux, redevable alors de m'avoir sauvée d'une
punition certaine, qui plus est le premier jour de classe. Fred attrapa un
Chocogrenouille qui traînait sur un guéridon et l'avala tout rond. « Tu t'es
faufilée comme une souris mais ce n'est pas pour ça qu'on ne t'as pas vu !
Qu'est ce que tu cherchais ? » Je baissais la tête, n'osant pas avouer que
j'avais chercher à savoir si mes cauchemars étaient vrais, même si au fond,
j'étais bien rassurée après avoir vu cette salle de classe. George comprit
qu'il s'agissait d'un sujet délicat, alors il dévia la conversation sur la
Salle Commune en elle-même et les dortoirs, étant donné que je n'avais pas été
présente lors de la présentation faite par les Préfets. Avant d'aller me
coucher, je déposais un baiser sur les joues de Fred et George, pour les
remercier d'avoir été si gentils avec moi. L'un écarquilla les yeux et l'autre
eu un sourire en coin. « À demain ! » J'avais lâché, enthousiaste, avant
de me coucher dans mon dortoir. Nous étions quelques filles de première année,
dont Katie Bell et Angelina Johnson, avec qui je sympathisais très vite.
C'était une fille qui s'était fait de jolies tresses africaines pour la
rentrée, elle était toute fière mais un peu anxieuse quant au début des cours.
J'aimais son tempérament vif qui pouvait s'apaiser en une fraction de seconde
pour se concentrer ou pour se montrer empathique. Je me couchais dans mon tout
nouveau lit à la couverture rouge brodée de dorure, et je soupirais, pas
mécontente de ma rentrée. C'était une période où je pensais beaucoup à papa
parce que j'étais frustrée de ne pas pouvoir lui raconter tout ce que je
découvrais de semaines en semaines. Si cette frustration avait fini par se
tasser, c'était notamment grâce aux jumeaux.
1989 - Bureau de Rusard
Si nous avons donné la Carte du
Maraudeur à Harry en 1993, c'est qu'elle nous avait suffisamment servit et que
nous avions estimé qu'elle avait fait son temps entre nos mains. Nous
connaissions les moindres recoins de Poudlard, et les allés et venues du personnel
de l'école n'avaient aucuns secrets pour nous. Mais bien avant d'en faire don à
Harry, nous en avions fait le meilleur usage possible. Ce n'est que bien plus
tard que j'apprendrai l'identité des créateurs de la carte. À l'époque, dès ma
première année, nous n'avions pas chômer pour commettre quelques méfaits. Sans
cette carte, il était commun de nous retrouver coller au mur du bureau de
Rusard, comme ce jour où nous avions été prit la main dans le sac après avoir
tenté de dérober nos copies de sortilège pour les corriger. Nous écoutions donc
le sermon de Rusard en évitant soigneusement de nous regarder pour ne pas
exploser de rire. Fred et George, parce qu'ils étaient deux ou parce qu'une
étincelle d'espièglerie brillaient davantage dans leurs yeux, se faisaient plus
souvent punir que moi ; peut-être aussi
parce que j'étais la fille de l'illustre Langue-de-Plomb disparu, allez savoir.
Je me souviens que Rusard était
au bord de l'explosion. Il nous fixait à tour de rôle en essayant probablement
de percer notre âme qu'il pensait habitée par le malin ; mais bientôt, il fût
épuisé et s'aperçut qu'il avait oublier de remettre nos copies au Professeur
Flitwick. C'est à ce moment qu'il détourna son attention pour les glisser dans
une enveloppe, joignant notre rapport de punition aux trois parchemins. Fred me
donna alors un coup de coude, montrant du regard un tiroir à demi ouvert qui se
trouvait à ma droite. À l'intérieur, des jeux confisqués, quelques confiseries
et un parchemin vierge plié étrangement. J'étais la plus discrète de nous
trois, alors d'un geste rapide, je réussis à prendre le morceau de parchemin et
quelques Baveboules.
Nous nous en tirions avec
quelques heures de nettoyage de la salle de classe du petit professeur de
sortilège ainsi que des devoirs supplémentaires et des excuses en bonne et due
forme. Plus tard, contre un peuplier près du lac, j'observais la carte pendant
que Fred faisait le cochon-pendu sur une branche basse de l'arbre. George
sortit sa baguette et la pointa vers la carte. « Peut-être qu'elle ne se révèle qu'en écrivant dessus ? » Je
suggérais, pas rassurée à l'idée qu'il jette des sorts au hasard sur le
parchemin. Je me résignais finalement, puisque je n'osais pas moi-même tenter
quelque chose dessus. Aucuns des sortilèges que nous connaissions s'avéraient
utiles pour percer son mystère. C'est au bout de quelques jours que nous avions
pensé à la raison pour laquelle Rusard avait confisqué cette carte. « C'est sûrement parce que l'ancien
propriétaire s'en servait pour de mauvaises intentions. » Je lâchais,
lassée, pendant que Fred murmurait des mots doux à la carte en espérant que
quelque chose s'inscrive à sa surface. George jura que nous aussi, nous nous en
servirons pour de mauvaises intentions et c'est à cet instant que Fred laissa
échapper une exclamation enthousiaste en voyant la carte changer d'aspect. On
pouvait y lire : « Messieurs Lunar,
Queudver, Patmol et Cornedrue, sont fiers de vous présenter la Carte du
Maraudeur. »
Plus
tard, j'apprendrais que mon oncle Remus était l'un des auteurs de la carte. Il
me raconta toute l'histoire de ses amis, James, Peter et Sirius qui avait fait
beaucoup parler de lui l'année de son évasion en 1993. Je serais tenue au
secret l'année d'après, n'ayant pas le droit de divulguer la vérité à propos de
Sirius ni aux jumeaux ni à quiconque d'autres. Remus en avait fait par à notre
famille, non seulement parce qu'il était mon parrain mais aussi parce que ma
mère avait connu Sirius au temps de Poudlard. La connaissance de la trahison de
Queudver avait mit la puce à l'oreille de ma mère qui naviguait toujours entre
la maison et ses recherches concernant la disparition de mon père. Je ne
pouvais pas lui en vouloir, elle avait la conviction que mon père allait
revenir bientôt. Plus tard, je lui demanderais comment est-ce qu'elle pouvait
savoir que papa était toujours vivant, ce à quoi elle répondrait après un
sourire serein : « Ton père et moi, nous
nous connaissons depuis tellement longtemps... S'il lui était arrivé quelque
chose, je l'aurais ressenti à l'intérieur, tout au fond. »
1994 - Coupe du monde de Quidditch
J'avais passé mes vacances chez
les Weasley. Mia était chez nos grands parents moldus ; quant à ma mère, elle
passait son temps entre le Ministère, Poudlard, et ses visites chez des amis ex-membres
de l'Ordre du Phénix, quand elle n'était pas en train d'analyser les recherches
de mon père. Elle songeait à abandonner définitivement son emploi de professeur
moldu pour se consacrer à son enquête, notamment parce qu'elle avait entendu
parler d'agissements étranges de Détraqueurs qui se chargeaient de la
surveillance, à Azkaban, du bloc où Antonin Dolohov purgeait sa peine pour acte
de cruauté, meurtres et autres sévices lors de la Grande Guerre. J'avais donc
préféré la quiétude du Terrier en compagnie des Weasley. L'ambiance était
mouvementé puisque Molly ne cessait d'être après ses fils. Nous avions reçu le
même jour, les résultats de nos Buses que nous avions passé avant les grandes
vacances. Nous avions pourtant prit le soin d'ouvrir les lettres dans la
chambre des garçons, mais leur mère avait fini par mettre la main sur leur
enveloppes. Elle les avait alors sermonné en secouant mon propre relevé de
note, qui fut malheureusement froissé après cela. Ma mère réussit tout de même
à le déchiffrer :
Je m'en sortais bien : J'avais eu
un nombre correcte de Buses, mais les jumeaux quant à eux, en avaient décroché
seulement cinq à eux deux. Les jours qui suivirent, Molly ne cessa de leur
parler de leur avenir, ce genre de discussion qui leur passait au dessus de la
tête. Quant à moi, je n'étais pas inquiète pour eux : Je connaissais Fred et
George mieux que quiconque et je savais qu'ils avaient plus d'un tour dans leur
sac. C'est pour ça que je restais leur complice et que je mettais à disposition
mes talents, en potion notamment, pour la confection de nos sucreries et autres
petites trouvailles que nous pourrions vendre à Poudlard. Les garçons
commençaient à parler d'un business qu'ils
avaient envie de mettre en place, mais nous n'avions pas les fonds pour ouvrir
une telle enseigne. Cela relevait encore du fantasme.
Arthur, qui travaillait dur au
ministère, nous permit de nous rendre à la Coupe du Monde de Quidditch, comme
la plupart des employés qui savaient décrocher de bonnes opportunités. Harry
avait réussit à venir chez eux en avance et pas sans difficultés, plutôt que de
rester chez ses moldus à Surrey. J'avais pour lui un œil bienveillant parce que
c'était un gentil garçon qui considérait les Weasley comme une famille de
substitution qu'il chérissait, lui qui n'avait pas eu beaucoup de chance
jusqu'à présent. Nous étions parti la veille du match, après que ma mère et
Molly nous aient confisqué toutes nos provisions de nos futures Boîtes à
Flemme. Molly avait été furieuse après ce qui s'était passé chez les Dursley et
ma mère semblait consternée que je mette à profit mes compétences pour des
choses qui n'avaient que peu d'importance à ses yeux. C'est après avoir rejoint
le sommet de la colline en compagnie de la famille Diggory que nous étions
parvenus jusqu’au Portoloin qui nous emmènerait sur les lieux de la
manifestation.
Je
n'avais jamais vu de ma vie, un rassemblement de sorciers aussi important que
pendant la Coupe du Monde de Quidditch. L'endroit était désert, protégé des
intrusions moldus et immense. L'attente jusqu'au match était insoutenable, si
bien que j'avais passé la plus grande partie de la nuit en dehors de la tente
en compagnie des jumeaux et de Ginny que nous avions ramené en la portant,
endormie dans les bras de l'un de ses frères. La journée précédent le match,
nous avions eu de quoi nous occuper : Fred et George avaient pariés avec Ludo
Verpey sur la victoire de l'Irlande avec fin du match causé par Viktor Krum. « Trop précise comme estimation ! » J'avertissais
en pariant moi-même la simple victoire des irlandais. Comme il me restait un
peu d'argent - les jumeaux ayant pariés toutes leurs économies - j'achetais de
la peinture pour le visage, des petits drapeaux et banderoles qui sifflaient
l'hymne national irlandais et hurlaient le nom des joueurs. Le soir venu, nous
nous étions chargés d'arborer nos plus belles peintures de guerre en chantant
des chants idiots, et des satires envers l'équipe rouge. Dans les tribunes,
l'ambiance était à son comble, nous ne pouvions nous parler qu'en criant à même
l'oreille, le brouhaha des spectateurs couvrant l'intégralité de l'espace
sonore. C'était un attroupement de sorciers de tous horizons. Je trouvais le
spectacle fantastique, et je ne pouvais m'empêcher de tourner la tête à droite
et à gauche pour essayer de tout apercevoir et de tout graver dans ma mémoire.
Je demandai à Fred de me prendre sur ses épaules pour pouvoir avoir une vue
plus imposante de la foule. À seize ans, j'étais restée plutôt petite pour mon
âge et mes clavicules étaient toujours saillantes ; les garçons avaient quant à
eux prit plus d'une dizaine de centimètres. J'avais ensuite cogné les têtes des
jumeaux en leur bouchant les oreilles avec la paume de mes mains à la venue des
Vélanes, qui jouaient le rôle des mascottes de l'équipe du nord. George fit une
moue à mon attention avant d'attendre sagement qu'elles aient finit leur prestation.
Le match en lui-même était un
véritable spectacle. Les joueurs allaient et venaient à travers le terrain, si
bien que nous n'avions presque pas le temps de les apercevoir, filant comme des
flèches pour frapper un Cognard ou pour attraper un Souaffle du bout des doigts.
J'avais une préférence pour les batteurs, que je trouvais essentiels quant au
bon déroulement du jeu, et peut-être aussi parce que j'étais influencée par les
jumeaux qui étaient dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor en tant que tels.
J'animais par ailleurs, les matchs de l'école aux côtés de Lee qui me donnait
la réplique, souvent au grand malheur du professeur McGonagall. Le match dura
aussi longtemps que celui d'un sport moldu, et j'en étais quelque peu déçue.
Bill avait parlé de matchs qui pouvaient durer plusieurs jours, et j'avais eu
envie d'assister à ce genre d'évènement. Mais Fred et George étaient ravis :
Tout c'était passé exactement comme prévu. Ils voulaient retrouver au plus vite
Ludo Verpey avant la fin de la soirée, pour toucher leur butin : Il leur devait
un sacré paquet de Galions. La nuit, après le match, nous avions rit tous
ensemble sous la plus grande tente. Je dansais avec Ginny en la faisant tourner
sur elle-même pendant que les garçons se remémoraient le match en chantant des
chansons idiotes, les mêmes que la veille de ce dernier, avec encore plus
d'entrain dans la voix et un brin de fatigue. Arthur avait été appelé par Mr
Croupton d'urgence, avec qui il travaillait au Ministère. Sa petite elfe de
maison, Winky, me faisait penser à Quizz que j'avais hâte de revoir en rentrant
au Terrier, mais contrairement à elle, Quizz n'avait pas cette impression de
soumission par rapport à ses « maitres
». À une certaine heure, tout le
monde commençait à se calmer en continuant de célébrer la victoire des
irlandais dans une ambiance nettement moins euphorique. Les jumeaux et moi
mangions des chocolats en calculant l'argent que nous récupérerions de notre
pari avec Verpey, jusqu'à ce que nous entendions ces cris et ces sortes de
détonations. Je sursautais de mon sofa en cherchant frénétiquement ma baguette
dans mes poches. Arthur, paniqué et transpirant, était revenu jusqu'à la tente
pour nous avertir de partir : C'était une attaque de Mangemorts.
Des
Mangemorts. Ce mot m'avait toujours effrayé, et c'était fait pour. Je savais
qu'Antonin Dolohov, qui croupissait à Azkaban, était un Mangemort, et je savais
que d'autres de son espèce se cachaient parmi la population. Mais je ne
m'attendais pas à devoir en entendre parler ce soir, pas maintenant, pas après
la coupe de Quidditch. Arthur nous ordonna à la hâte de nous rendre dans le
sous-bois avant de disparaître, baguette en main. J'avais envie de m'enfuir
aussi vite que les autres, mais mes jambes tremblaient, j'avais l'impression de
ramollir. La panique commençait à envahir mon corps et elle ne tarda pas à me
paralyser ; je poussais un gémissement. Fred continua de courir en tenant la
main de Ginny mais George fit volte-face pour m'apercevoir quelques mètres plus
loin, complètement tétanisée de peur. Il secoua la tête, cria quelque chose à
l'intention de son frère et courut vers moi. Il me secoua par les épaules mais
je ne voyais rien, j'avais les yeux embués par les larmes. Il me souleva alors,
et me porta, en courant, jusqu'au sous-bois, en essayant de rejoindre Fred. Je
me cramponnais à son T-shirt en fermant les yeux très fort, si fort que j'en
avais mal aux paupières ainsi qu'aux mâchoires que je gardais serrées l'une
contre l'autre. George était essoufflé, mais nous étions finalement parvenu
jusqu'au sous-bois. Pendant cette course, je n'avais pas osé entrouvrir mes
yeux, et si j'avais pu, je me serais bouchée les oreilles. Je ne supportais pas
ces cris, ces détonations de baguettes et cette odeur de terre sèche retournée.
Je n'arrivais pas non plus à lâcher George, accrochée à lui comme une moule à
son rocher. Il n'insista pas et me gardait dans ses bras en essayant de me
parler. Mais je n'entendais pas grand-chose, j'avais l'impression que mon
esprit n'était pas tout à fait là. Il devait être resté dans la tente, tétanisé
lui aussi par la peur. George s'agenouilla comme il pu et passa ses bras autour
de moi. Je pleurais pour de bon contre son épaule. Je savais qu'il devait jeter
des regards inquiets à son frère, mais j'avais besoin qu'on me laisse me
lâcher, et pour ça, je savais que les jumeaux seraient compréhensifs. Finalement,
nous nous étions tous retrouvés, avec Harry, Ron, Hermione, et nous avions
finalement été rapatriés par Portoloin jusqu'à Loutry-St-Chaspoule.
Après l'atterrissage, George
continua la marche vers la maison avec son bras autour de mon épaule, la tête
droite et plutôt silencieux. Je marchais les yeux rivés sur mes souliers et je
reniflais, honteuse de ne pas avoir agit, reprenant peu à peu mes esprits. Fred
n'arrêtait pas de me regarder avec un petit sourire compatissant sans pour
autant faire le moindre commentaire. Une fois au Terrier, j'avais esquivé ma
mère et ses interrogations concernant les Mangemorts pour m'enfermer dans la
chambre des garçons, que j'avais sur les talons. Je m'asseyais sur l'un des
lits en soupirant, la tête toujours baissée. Fred s'assit à côté de moi et
George s'accroupit à mes pieds pour essayer de capter mon attention. J'eu un
sourire lorsque je croisais son regard. Il se décida à ouvrir la bouche : « On est pas obligé d'en reparler. » Je
haussais les épaules, ne sachant pas trop quoi répondre. J'avais été prise de
peur, comme quand j'étais petite, tétanisée comme lorsque les Détraqueurs s'en
étaient prit à mon père. « Quand c'est
pour faire des siennes à Poudlard, il y a du monde, mais quand c'est pour faire
face à de vrais problèmes, il n'y a plus personne ; tu parles d'une Gryffondor.
» Je lâchais amèrement avec un rictus avec une expression mauvaise sur le
visage. Fred me frappa l'épaule, pas assez pour me faire mal, mais bien
franchement quand même pour me secouer. Je fronçais les sourcils en levant la
tête vers lui. Il prit son temps pour regarder George avant de poser les yeux
sur moi. « Tu es bête Stella. C'est
normal que tu ais réagit comme ça : Ce sont des Mangemorts. » George
acquiesça, d'accord avec son frère. «
Mais tu n'es pas toute seule on est là nous d'accord ? » Je les regardais à
tour de rôle, avant de sourire malgré ma mine boudeuse. Je savais qu'ils
étaient là pour moi et qu'il ne me jugerait pas. Je me levais finalement du lit
avant de les attendre à l'entrée de la chambre « Venez, il faut qu'on descende, sinon nos mères
vont venir nous faire subir un interrogatoire. »
J'eu
du mal à faire face à mère qui paraissait morte d'inquiétude. Heureusement,
personne dans le groupe ne lui avait raconté en détail comme j'étais restée
pétrifié de peur face à la panique des sorciers du campement et les bruits
assourdissants, et comment George avait dû me porter tout du long. Il avait une
marque à l'épaule que je lui avais fait, lorsque je m'étais cramponnée à lui au
voyage du retour. Ma mère m'avait simplement fait promettre de lui parler si je
me sentais mal, mais je n'en ressentais pas l'envie : Peut-être parce que
j'étais dans la période de l'adolescence, mais peut-être aussi parce que je ne
voulais pas causer plus de soucis à ma mère qui en avait déjà. Elle ne vivait
désormais que pour poursuivre les recherches de mon père d'autant plus qu'elle
espérait tomber sur un indice qui nous aiderait à lui mettre la main dessus.
Personne ne pouvait la convaincre d'arrêter ses recherches. Pas même l'oncle
Remus : Il comprenait son incompréhension et son désespoir, mais essayait de
temps en temps de lui faire lever le pieds, ne serait-ce que pour s'occuper de
sa cadette. Cette année de 94 était aussi l'année de la première rentrée à
Poudlard de ma petite sœur Mia. Elle était anxieuse et franchement de mauvaise
humeur depuis son retour des vacances, notamment à cause de cette absence de
notre père qui lui pesait énormément. Le jour de la rentrée, sur la gare de
King Cross, je promettais à ma mère de prendre soin d'elle, tandis que Mia montait dans le train en compagnie de Fred et
George. Elle était restée avec nous le long du trajet, et j'avais demandé aux
jumeaux de paraître le plus détendu possible : Pas de blagues vaseuses
concernant les maisons. Mia avait vraiment peur de se retrouver dans une autre
maison que Gryffondor, voulant à tout prix être avec moi. Je ne pouvais pas lui
promettre que ce serait le cas, mais je faisais en sorte de la rassurer.
Mia fût répartie à Serdaigle.
J'avais lu dans ses yeux une lueur de panique, mais elle avait fini par
rejoindre d'un pas lent la table de sa maison. Pendant le repas, je ne pouvais
m'empêcher de l'observer. Elle avait finit par discuter avec quelques élèves
qui étaient assit à côté d'elle. Je savais qu'elle arriverait à s'intégrer très
bien sans moi. De plus, je ne pouvais m'empêcher de sourire : Mia était dans la
même maison que mon père. Plus tard, le fait de savoir cela lui donnera
davantage confiance en elle. Il s'avérait que ma petite sœur était une élève
brillante et érudite. Beaucoup plus sage que moi et très attachée à son rapport
avec les moldus.
1994 - Le Tournoi des Trois Sorciers
Nous nous demandions tous à quoi
servait la fameuse tenue de soirée de la liste de fournitures scolaires. Avec
l'arrivée des délégations de Beauxbâtons et Dumstrang, nous savions qu'il
s'agissait d'une année particulière : Le Tournois des Trois Sorciers. Je pense
que ce dernier a beaucoup aidé ma sœur à s'intéresser au monde des sorciers.
Elle devait être agacée d'en entendre parler sans savoir de quoi il s'agissait.
Pour ma part, j'avais hâte de mettre en place les paris des épreuves en
compagnie des garçons. Y participer ne m'avais pas intéressé et j'étais restée
plutôt discrète lorsque les jumeaux avaient essayé de mettre leur nom dans la
coupe. J'avais estropié le bras de Lee lorsqu'ils avaient franchit la limite
d'âge tracée par Dumbledore autour de la Coupe de Feu quelques jours plus tôt.
Je n'imaginais pas du tout Fred ou George être champion de Poudlard, pas parce
que je ne les sentais pas capable, mais parce que j'avais peur pour eux, comme
j'avais peur concernant Angelina qui avait, légalement j'entends, mit aussi son
nom dans la coupe. Mais je ne pouvais pas les en empêchés : Je m'étais alors
retrouvée à cinq heures du matin dans les cuisines à terminer la potion de
vieillissement, en croisant les doigts pour qu'elle ne marche pas. Heureusement
pour moi, Dumbledore était bien plus intelligent que nous. L'effet secondaire
de la limite d'âge l'avait beaucoup amusé, et les jumeaux ne furent pas punis.
Je les avais accompagné à l'infirmerie en ne cessant de passer ma main dans la
barbe duveteuse de George, ayant du mal à refouler mon fou rire.
Nous nous étions alors contenté
de nous occuper de motiver notre maison concernant l'un des deux champions de
Poudlard et d'ouvrir des paris pour ajouter des Gallions aux gains que nous
avions gagné lors de la Coupe du Monde de Quidditch ; nous avions eu beaucoup
de mal à contacter Ludo Verpey qui nous avait payé en or de farfadet et qui
devait répondre de ses actes. Nous nous étions donc mit à la rédaction d'une
longue lettre destinée à Verpey pour lui réclamer notre dû. Il avait volé trois
adolescents et ne semblait pas être prit de remords. Malheureusement, nous
n'avions pas pu l'approcher lorsqu'il était venue à Poudlard pour l'ouverture
du Tournoi, mais l'affaire était loin d'être close. Cette année là, le Tournoi
des Trois Sorciers portait mal son nom car en effet, Harry s'était retrouvé
comme le quatrième champion en liste pour gagner la Coupe des Trois Sorciers et
les milles Gallions qui allaient avec. Je m'étais toujours demandé comment ce
garçon réussissait à se mettre dans un tel pétrin, régulièrement, bien qu'il
fallut seulement attendre la fin de l'année pour comprendre pourquoi est-ce que
son nom était sorti de la coupe.
Je le croyais lorsqu'il affirmait
qu'il n'avait pas mit son nom dans la Coupe de Feu, et je ne comprenais pas
comment son meilleur ami pouvait prétendre qu'il l'avait fait volontairement et
sans lui en parler. Un peu avant la première tâche, j'avais eu l'occasion de
prendre le chemin de la bibliothèque en compagnie de Ron, et j'avais essayé de
lui faire entendre raison. Il évitait soigneusement de me regarder, parce qu'il
savait très probablement que cette dispute était absurde. « Je pense que d'ici quelques
jours, Harry aura besoin de ses vrais amis ; à sa place, j'en aurais marre que
tout le monde me prenne pour une menteuse. » Il avait répondu par un
simple haussement d'épaules avant de m'ouvrir la porte de la bibliothèque. Ce
n'est qu'après la première tâche que nous été mis au courant des festivités de
Noël et bientôt, filles et garçons commençaient à en parler entre eux comme
s'il s'agissait du messie.
1994 - Le Bal de Noël
Ce bal permettait aussi aux
délégations de Dumstrang et de Beauxbâtons de se mêler davantage aux élèves de
Poudlard. Peu importe le pays, lorsqu'il s'agit de problèmes d'adolescents, les
préoccupations étaient bien souvent communes. Un garçon fétiche, au visage
harmonieux était un jour venu me voir lors du petit déjeuner que je prenais en
compagnie d'Angelina et de Katie. Il tremblait presque et m'avait demandé dans
un anglais très approximatif si je voulais bien l'accompagner pour le Bal de Noël
: Il s'appelait Martin et était élève à Beauxbâtons. J'avais fait ce que je
pouvais pour décliner poliment son offre et l'avais tout de même invité à se
joindre à nous pour prendre le petit déjeuner ; il était toujours intéressant d'échanger
dans une langue étrangère avec un sorcier d'une autre école. Je savais déjà
avec qui je voulais aller au bal, mais je n'osais pas demander moi-même. Comme
certaines filles, j'attendais de voir si il allait franchir le pas. C'était
Angelina qui m'avait conseillé de faire ça, après avoir percé le mystère qui
m'entourait concernant les garçons. Un soir dans le dortoir des filles, j'étais
assise sur mon lit à terminer mon devoir de potion tandis que je sentais le
regard de mon amie se poser régulièrement sur moi. Elle bondi ensuite sur mon
lit en pointant du doigt la longue boite rectangulaire qui renfermait ma robe
de soirée, robe qui m'avait été envoyée le matin même par ma mère. « Alors ? George ne t'as
toujours pas demandé ? » Me demanda-t-elle avec un regard malicieux. Je
lui jetais un rouleau de parchemin au visage en dissimulant mon sourire gêné. «
Fred a bien fini par me demander à moi, George ne va pas tarder à suivre son
exemple, j'en suis sûre ! » Je lui répondais en un haussement d'épaules,
prenant l'air le plus désintéressé possible. Avec Mia, Angelina était la seule
à savoir qu'effectivement, même si je ne pouvais imaginer Fred sans George et
inversement, j'avais toujours eu, depuis le premier trajet à bord du Poudlard
Express, une préférence pour George. Peut-être parce qu'il était celui qui
était le moins d'extravertie. Même si les deux frères étaient du genre à se
faire remarquer, George était celui qui réussissait à avoir du sérieux
lorsqu'il le fallait. Tandis que Fred et moi avions une relation semblable à
celle d'un frère et d'une sœur qui se chamaillent, George avait ce petit côté
protecteur qui me plaisait beaucoup. Je ne pouvais pas le nier.
Mais encore une fois,
Angelina n'était pas de mauvais conseil. Une petite semaine avant le bal, je
commençais à me demander si je n'avais pas mieux fait de lui en parler moi-même
ou d'accepter la proposition de Martin. Un peu boudeuse mais pas de mauvaise
humeur, je déclinais une sortie à Pré-Au-Lard en compagnie de Lee et des
jumeaux pour préparer mes potions du cours avancé qu'il fallait rendre à la
rentrée des vacances d'hiver. J'étais seule dans la salle de classe aux
cachots, à couper des yeux de poissons en deux à l'aide d'un petit couteau en
argent que m'avait offert mon oncle Remus, lorsque j'entendis qu'on frappait à
la porte. « Je peux venir m'ennuyer avec toi ? » Me demanda George sur
le seuil. Je souriais et l'invitais à entrer en tapotant le tabouret qu'il y
avait de libre à côté de moi. Il s'assit sagement et me resta là, à me regarder
travailler. Je sentais que son regard pesait sur ma nuque : Il était rare pour
les jumeaux Weasley de se taire pendant un long moment comme celui-ci.
J'augmentais la puissance de mon feu de cuisson avant de prendre des notes sur
la couleur et l'aspect de ma potion. « Stella, tu as pensé au bal de Noël ?
» Lâchait-il alors d'un air faussement détaché. Il fit mine de s'étirer
pendant que je terminais ma phrase. Je trempais de nouveau ma plume dans mon
encrier avant de lentement lever la tête vers lui. J'avais étonnement du mal à
soutenir son regard. « Eh bien… Le garçon de Beauxbâtons de la dernière fois
a essayé de m'inviter mais… » George eu un air interloqué et étouffa un
rire « Et quoi ? Il n'a pas réussit à dire le mot « bal » en anglais ? » Je
lui donnais un coup de coude en souriant. « Non ! Parce que. » J'avoue
être de mauvaise foi. J'avais du mal à lui parler parce qu'il s'agissait d'un
sujet légèrement plus concret et sérieux que ce dont nous parlions la plupart
du temps. Sans prendre en compte ma remarque, il acquiesça, apparemment soulagé
« Tant mieux. Comme ça, si tu n'as toujours personne, j'avais prévu de te
demander en fait… » Je haussais les sourcils, faussement vexée. Je
détournais mon regard de lui jusqu'à ce qu'il se redresse sur le tabouret qui
paraissait beaucoup trop petit pour lui. « Maintenant c'est trop tard, je
peux plus reculer : Stella, tu veux bien y aller avec moi ? » Je ne pus pas m'empêcher de rire. Le reste de
l'après midi était tout à fait comme d'ordinaire. Ce n'est qu'en rentrant à la
salle commune que je m'étais dépêché de rejoindre Angelina pour lui raconter ce
qui s'était passé dans les cachots.
Après une bataille de boule de neige, j'avais passé une
bonne partie de la soirée avec les filles pour enfiler nos tenues de bal et
s'apprêter avant de rejoindre les garçons dans la salle commune. J'avais glissé
des fils d'or dans les cheveux tressés d'Angelina, ce qui allait
merveilleusement bien avec sa robe dorée. Quant à moi, je n'arrivais à rien
avec mes cheveux, définitivement indomptables. Ce n'est qu'après quelques coups
de ciseaux et de baguettes que je réussissais à avoir une coiffure à peu près
convenable. Mes cheveux noirs corbeau m'arrivaient à la nuque et partaient en
petites mèches rebelles et pointues. Je descendais du dortoir en tournoyant
pour voir tourner le bas de ma robe. Le corsage sans bretelles était noir et
brodé d'arabesques, et le bas de la robe
qui s'arrêtait au dessus des genoux, était d'un tulle voluptueux d'un bleu
électrique. Je portais des chaussures vernies noires qui ne m'aidaient pas : je
paraissais toujours plus petite que tout le monde. George n'eu pas l'air
mécontent, arborant un costume couleur châtaigne qui apaisait la couleur de ses
cheveux. Je m'approchais de lui et réajustais son nœud papillon qui était de
travers. « Tu es beau comme ça ! On y va ? » Il acquiesça vivement en
essayant de trouver quoi dire sur ma tenue. Mais son regard en disait long et
je ne pouvais m'empêcher de sourire. Fred complimentait sans retenu les cheveux
d'Angelina en lui offrant son bras avant de se retourner vers nous. « Super
tes cheveux Stelly ! » Je souriais avant de glisser ma main le long du bras
de George pour chercher sa main. Il me glissa tout de même dans l'oreille «
Tu es encore plus chouette que d'habitude. Je veux dire, vraiment chouette ! ».
La soirée était géniale.
Les Bizzar'Sisters, que j'adorais, avaient été dépêché par le professeur
Dumbledore pour l'occasion. Je n'avais jamais assisté à une fête de ce genre et
je trouvais amusant de voir Hagrid danser avec Mme Maxime ou McGonagall se
décontracter en dansant avec le professeur Dumbledore, apparemment ravi d'exister
pour assister à cette soirée. J'étais restée un long moment à danser avec
George, avant de rejoindre Fred, Angelina, Lee et Katie qui buvait de la
Bieraubeurre assit à une table. Peu à peu, les couples s'excusaient pour se
retrouver dans un coin obscur du château pendant que la soirée battait son
plein. George et moi profitions du groupe jusqu'à la toute dernière chanson.
George, les mains dans mon dos, relevait la queue de pie de Rusard à l'aide de
sa baguette pour me faire rire. Celui-ci sautillait sur place comme s'il avait
des puces, si bien que le chanteur des Bizzar'Sisters l'applaudit. Rusard
s'aperçut de la farce et nous courut après jusqu'à la salle commune dans
laquelle nous nous étions réfugiés. Essoufflés et prit d'un fou rire, nous mettions
soudainement le doigt sur notre bouche. Il n'y avait déjà plus personne dans la
salle commune hormis un couple de septième année en train de se bécoter près du
feu. Je m'appuyais contre le guéridon pour retirer mes chaussures, me
frictionnant les talons. George dénoua son nœud papillon avant de s'asseoir sur
le petit fauteuil près de l'entrée de la salle commune. Je m'assaillais sur
l'accoudoir. Nous avions parlé et rit longtemps avant que George ne m'apprenne
qu'il avait été soulagé que Fred préfère sortir avec Angelina plutôt que moi.
Je haussais les sourcils, agréablement surprise, avant de me pencher vers lui,
un air espiègle sur le visage. « Ah bon et pourquoi ? » Son nez frôlait
le mien, mais finalement c'était nos lèvres qui s'étaient jointes. Je glissais
de l'accoudoir vers ses genoux, si bien que nous avions fini par nous bécoter
comme se couple de septième année, jusqu'à l'arrivée de Fred et Angelina.
Je n'ai jamais eu de mal
à faire la part des choses entre notre amitié, l'amitié et l'affection que
j'éprouvais pour les jumeaux et cet amour particulier que je réservais à
George. Bien évidemment, je savais que je serais bien obligé de m'accommoder de
Fred, ce qui ne me dérangeait pas puisqu'il s'agissait de mon meilleur ami.
Nous avions déjà tout prévu, mais seulement grâce à Harry. Malgré le retour du
Seigneur des Ténèbres et le deuil de l'école, Harry nous avait offert la
récompense du tournois. Je savais qu'il y allait avoir du changement, mais je
ne pensais pas que tout cela arriverait aussi vite.
1995 - Poudlard
« … elle contourne Warrington, évite un Cognard,
c'était tout juste Alicia ! et les spectateurs sont ravis, écoutez-les,
qu'est-ce qu'ils chantent ? »
Lee et moi avions pour
habitude de commenter les matchs de Quidditch depuis la première année. Je
lançais un regard interloqué à Lee. Il haussait les épaules en me répondant du
même regard, ne sachant pas trop quoi dire. Nous étions tous gêné d'entendre
les Serpentards chanter à tue-tête une chanson pareil. Nous avions tenter de finir
les commentaires du match en parlant plus fort que la foule de verts et
argents. À la fin du match, nous étions vite descendu avec Lee pour rejoindre
l'équipe qui commençait à bouillonner en face de Malefoy et sa bande de sbires
qui ricanaient grassement. Fred et George étaient vraiment à vif, je les avais
rarement vu aussi en colère. D'habitude, ils répliquaient par l'ironie ou le
sarcasme, mais cette fois-ci, c'étaient leurs poings qui avaient envie de
s'exprimer. Alicia, Katie et Angelina retinrent Fred qui s'apprêtait à sauter
sur Malefoy. George et Harry semblaient se retenir mutuellement, la même rage
au ventre. Je ne savais pas trop si je devais intervenir ou pas. Je savais
qu'avec Ombrage, le pire était à venir, mais nous ne pouvions pas rester ainsi
à ne rien dire. En une fraction de seconde, Harry et George s'était élancés sur
Drago. Je sursautais avant de reculer : J'avais une haine sans nom pour la
violence, quelle qu'elle soit. George avait la lèvre fendue et enflée. Je lui
prenais le bras mais il se dégagea d'un mouvement d'épaule, avant de suivre
Harry et Fred qui marchaient pour aller vers l'intérieur du château. Nous
savions tous qu'Ombrage allait en profiter pour mettre son grain de sel. C'est
avec Lee que je rentrais au château en jurant contre le monde entier. Lee me
passa un bras autour de l'épaule en soupirant. « C'est de la faute de
Malefoy tout ça… » Je ne relevais pas mais levait la tête vers lui avec un
regard compatissant.
L'attente était pire que
celle d'une salle d'hôpital. Je m'agitais comme une mouche contre un carreau en
attendant leur retour. Hermione tentait de calmer Ron qui semblait liquéfié
après ce qui s'était passé pendant le match, notamment à cause de la chanson et
de sa performance de gardien. Les jumeaux et Harry étaient enfin revenus du
bureau du professeur McGonagall, le teint rouge et les poings serrés. Ils
s'affalèrent tous sur le sofa en jurant et en nous racontant comment Ombrage
les avaient banni de Quidditch à vie. Je n'avais rien dit, assise en boule contre
l'accoudoir, à côté de George qui faisait la moue lorsqu'il touchait trop sa
lèvre encore enflée. Je lui ramenais une compresse d'eau et partait me coucher
après un instant d'hésitation. J'étais à la fois en colère contre eux et à la
fois triste de ce qui s'était passé, de cette chanson humiliante et de notre
situation actuelle vis-à-vis d'Ombrage. Le lendemain matin, les jumeaux m'attendaient
pour petit déjeuner. George chercha ma main pour descendre jusqu'à la grande
salle que j'empoignais avec une force compatissante et aimante. Je n'avais pas
besoin de lui dire qu'il n'aurait pas dû se battre comme un moldu. Je me
contentais d'un baiser sur la tempe pendant qu'il se servait du lait dans ses
céréales. Je m'assaillais entre les deux avec un petit sourire en me servant à mon
tour. « On va pas se laisser saper le morale par une vieille peau, si ? » Je
lâchais en donnant un coup de coude dans les côtes de Fred. Celui-ci me sourit
finalement mais lâcha un soupire : Il grondait encore à l'intérieur et cela se
lisait dans son regard. « Interdit à vie ! » s'exclama-t-il en tapant du
poing sur la table, si bien que je soulevais mon bol de céréale pour ne pas que
le lait éclabousse à cause de lui.
Au même moment où nous petit-déjeunions,
les chouettes apportaient le courrier. La Gazette
du Sorcier venait de tomber près de Colin Crivey qui se jeta dessus. Sur la
couverture, on pouvait lire l'évasion massive de Mangemorts. En couverture,
plusieurs sorciers comme Bellatrix Lestrange ou Antonin Dolohov hurlaient
devant l'objectif, enfermés dans leur geôles respectives. Les garçons virent en
même temps que moi la une et me regardèrent à tour de rôle d'un air inquiet. Je
m'extirpais du banc en les laissant sans explications avant de chercher des
yeux Neville. Parce que ma mère m'avait raconté l'histoire des Londubat, et que
sa grand-mère était déjà venue prendre le thé chez nous. Je l'avais vu, assit
en un bout de table, tout seul. Il avait le journal entre les mains et avait la
bouche entrouverte. Je m'assaillais doucement à côté de lui en approchant ma
main de son avant bras. « Neville… Ça va ? » Il mit un moment avant de
lever la tête vers moi. Peut-être avait-il peur que tout le monde vienne
l'ennuyer à propos de ses parents, dont le nom figurait dans l'article de la Gazette du Sorcier, ou peut-être
ressentait-il une haine sans nom pour cette femme aux paupières lourdes ? Je
m'entendais très bien avec Neville, mais je ne le connaissais pas au point de
prédire sa réaction. Il eu du mal à soutenir mon regard. Je passais alors un
bras autour de lui, me serrant un peu plus pour lire à ses côtés l'article à
l'intérieur du journal. « Comment peut-on faire confiance à des créatures qui
mangent l'âme des gens ? » Je commentais en parlant des Détraqueurs. Je
détestais ces créatures. Neville tourna sa tête vers moi et eu un petit sourire,
moitié intimidé, moitié compatissant. « Ne t'inquiètes pas Neville, on va
faire en sorte qu'elle ne s'amuse pas trop longtemps dehors. » Je poursuivais en parlant de Bellatrix.
J'avais au moins réussit à le faire sourire, ce qui était une petite victoire
en soi.
1995 - Dernier jours de Poudlard
J'eu l'occasion plus tard
de discuter avec Neville à propos de ses parents et de ce qui s'était passé au
Département des Mystères avec l'armée de Dumbledore, puisque j'avais déjà
quitté l'école en compagnie de Fred et George quelques temps plus tôt. Ce
départ était déjà envisagé par les jumeaux et avait été accéléré par un
ras-le-bol général tard dans la nuit.
Ombrage avait prit le
contrôle de l'école. La Grand Inquisitrice était devenue la Directrice. Une
directrice qui ne cessait de punir les élèves « à sa manière ». J'avais
toujours essayé de ne pas m'emporter lorsqu'elle racontait la théorie vomit par
un Ministère corrompu jusqu'à la moelle. Je ne comprenais pas l'intérêt de sa
présence ici, la soupçonnant même d'être un Mangemort, avant que Fred et George
ne me rient au nez. Mais un jour où elle avait parlé des moldus en classe,
j'avais commencé à lui couper la parole, puis j'avais fini par me lever de
table. J'avais eu le droit à une heure de colle dans son bureau, le soir, après
le dîner. J'étais revenue dans la salle commune l'avant bras sanguinolent, sur
lequel on pouvait lire « Je ne dois pas
être insolente. » Le message avait d'après elle, correctement
pénétré, et elle m'avait laissé partir avec un sourire satisfait sur le visage,
le même petit sourire sadique qu'elle arborait habituellement et que je
détestais. Je me débrouillais comme je pouvais pour ne pas tâcher le sofa sur
lequel je m'affalais en regardant l'heure sur la pendule de la Salle Commune.
Je voulais m'endormir telle quelle, épuisée, mais mon bras me faisait trop mal.
J'entendis descendre quelqu'un du dortoir des garçons : C'était les jumeaux, en
pyjama, qui attendaient que je revienne. Fred s'empressa de s'occuper de mon
bras et de m'apporter de l'essence de Murlap, pendant que George bouillonnait
de l'intérieur en passant sa main dans mes cheveux. « Ça suffit. » Dit-il
en levant la tête vers son frère. Celui-ci acquiesça en me donnant du coton et
le bol contenant l'essence, que j'appliquais sur mon bras. La sensation de
soulagement vint aussitôt, me détendant enfin les muscles du haut du corps. «
Stella, je sais que tu ne voulais plus qu'on en parle, mais tu es sûre de tout
laisser tomber ? » Me demanda George en s'accroupissant vers moi pour
capter mon attention. Je fronçais les sourcils et fulminais. Nous avions déjà
envisagé de partir de l'école, « comme il fallait » selon les garçons. J'étais
plutôt pour, mais les jumeaux auraient préféré que je passe mes ASPIC's. Ils se
fichaient bien de ne pas l'avoir mais préféraient que je finisse ma scolarité
correctement. J'avais détesté être mise de côté et qu'on décide à ma place.
Nous avions tout trouvé pour monter notre boutique : Nous avions désormais le
local, de nombreuses commandes passées d'avance après le succès des Boîtes à
Flemme à Poudlard et des articles mis au point après des années de travail. «
Arrêtez de dire des bêtises. On fait comme on a dit, c'est tout. » Fred
acquiesça à l'adresse de son frère qui se résolu et se contenta de m'embrasser
avant de regarder comment se portait mon bras. Je garderais la cicatrice de
cette nuit là pendant quelques années avant qu'elle ne se déforme si bien qu'on
ne distinguait plus les lettres des lignes que j'avais copié à l'époque, à
l'aide de mon propre sang.
Après le départ de Poudlard, nous avions mit quelques
semaines avant de décider à nous installer au Chemin de Travers. Lorsque j'avais
fait visité les locaux à ma mère, celle-ci semblait plutôt contente, même si au
premier abord, elle n'avait pas jugé ma décision la plus raisonnable qui soit. L'appartement
dans lequel nous logions avec les garçons était suffisamment grand pour y vivre
et pour y travailler, et l'ouverture de Weasley
& Cie, farces pour sorciers facétieux était prévue pour la fin de
l'été. L'année suivante, nous avions fait marcher la boutique avec une employée
du nom de Verity, qui avait postulé l'un des premiers jours, sans en déplaire à
Fred. Les affaires marchaient bien, malgré le fait que je garde toujours un
oreille sur Mia à Poudlard, qui pensait déjà à ses BUSE's qui pourtant
n'étaient pas pour tout de suite, et de Remus qui semblait emprunt à une
romance torturée avec la jolie Tonks que j'avais rencontré Square Grimmaurd un
an auparavant. Ce n'est qu'au début de l'été 1997 que je remis les pieds à
Poudlard avant la bataille de 1998 : À l'enterrement de Dumbledore. Là bas,
nous n'avions pas vraiment réalisé que tout avait véritablement commencé. Que
nous allions devoir survivre à ça, et que nous n'aurions peut-être pas tous
cette chance.
1997 - Le Terrier, les sept Potter
J'avais les lèvres
pincées devant mon chaudron. J'avais les mains qui tremblaient si bien que
j'avais besoin de retirer les bouchons de mes flacons avec les dents. Je
manquais d'en avaler un. Molly arrivait derrière moi en posant sa main sur mon
épaule. Je me retournais en souriant. Cela faisait seulement quelques jours que
ma mère et ma sœur avait quitté le pays en compagnie de mes quatre grands
parents moldus. Comme la première guerre contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom,
ma mère avait comme à l'époque prévu de les envoyer dans un village reculé en Espagne.
À l'époque, mon père s'était arrangé pour que toute la famille achète cette
petite maison de campagne protégée par de nombreux sortilèges et ainsi indétectable.
Seule mes parents étaient soumis au sortilège de Fidelta concernant l'endroit
exacte où se trouvait la maison. Il était hors de question pour ma mère de
laisser Mia retourner à Poudlard. Ma mère m'avait demandé de venir avec eux,
mais j'avais refusé, préférant rester avec les jumeaux et être utile auprès de
l'Ordre.
C'était pour cette raison
que j'étais auprès de Ginny et Molly pour préparer de potentiels remèdes dont
nous préférerions ne pas avoir à nous en servir. Je n'avais plus qu'à attendre
qu'ils reviennent tous, en entier si possible. Je restais assise par terre à
surveiller la préparation en cours dans mon chaudron pliable, les yeux rivés
sur la flamme qui remuait gaiement. Bientôt, Ginny poussa une exclamation étranglée
avant qu'elle et sa mère ne se précipitent dehors. Je cognais mon nez au
carreau de la porte de derrière pour savoir qui était revenu : C'était Hagrid
et Harry. Je lâchais un soupire qui embuait la vitre de la porte, moitié
soulagé, moitié inquiète. Il manquait déjà Ron et Tonks ainsi que Fred et
Arthur. Dans le salon je tournais d'avantage en rond, avant de voir passer en
trombe Molly qui cherchait une bouteille de cognac. J'entendis ensuite Ginny
s'écrier « Maman ! » ce qui me fit aussitôt bondir du sofa. Je prenais
ma baguette de la poche de ma salopette en jean avant de me précipiter dehors. «
George ! » Je ne pouvais m'empêcher de m'exclamer, la voix enrouée,
totalement en panique. Oncle Remus le soutenait comme il pouvait, il était
complètement inconscient. À l'aide de Harry, ils le ramenèrent à l'intérieur du
Terrier pour le coucher sur le canapé du salon. Je les avais suivit en trottinant
derrière eux, tournant ma baguette entre mes doigts, dans un état second. Molly
s'était afféré autour de son fils pendant que je restais pétrifiée en regardant
son visage baigné de sang. Il remua faiblement après que sa mère lui ai jeté un
sort, ce qui me provoquai un déclic : Je me penchais soudainement vers ma mallette
de fioles, cherchant frénétiquement à l'intérieur et sortant des dizaines
d'ingrédients. Lupin et Harry semblait discuter vivement pendant que Hagrid
cuvait dans un coin de la pièce, mais j'avais du mal à entendre ce qu'ils
racontaient, trop concentrée sur la plaie de George. Avec Molly, nous étions
parvenus à arrêter le saignement. Je gémissais, les lèvres pincées en essuyant
le sang, sec à certains endroits autour de la plaie. Il essaya d'ouvrir les
yeux un instant avec de sombrer de nouveau. Molly me lança un regard soulagé et
me passa affectueusement une main pleine de sang séché dans les cheveux. Je fis
la grimace avant de prendre la main de George que je serrais très fort, en
espérant qu'il se réveille d'ici peu.
Lorsqu'Arthur revint en
compagnie de Fred, en déboulant en trombe dans le salon, je me levais
précipitamment pour serrer Fred dans mes bras. Celui-ci parut hébété en
écartant les bras, ne sachant pas bien s'il devait me rendre mon étreinte.
Lorsque je me reculais, je comprenais : J'avais du sang partout sur les mains.
Revenant tous les deux auprès de George, celui-ci ouvrit enfin les yeux. « Tu
vois, j'ai une oreillole. Une oreillole,
Fred, tu as compris ? » Je ne pus m'empêcher de sourire avant de me pencher
vers lui pour l'embrasser sur le front, passant ma main dans ses cheveux avant
de me mettre à chercher un bandage assez long et confortable pour envelopper sa
tête et ainsi cacher sa plaie béante. Remus mit une main sur mon épaule qu'il
frictionna alors que je levais la tête vers lui pour me sourire. Nous n'avions
pas eu l'occasion de discuter depuis un moment, depuis son mariage discret avec
Tonks. Il me connaissait bien, notamment concernant les situations de panique,
et cette fois-ci, j'avais étonnement gardé mon calme, après un temps
d'adaptation. C'était dû au fait qu'il s'agissait de George et que sa vie
dépendait entre autre de mes compétences et celles de sa mère. J'acquiesçais
pour lui dire que tout allait bien pour moi avant que Tonks et Ron n'arrivent à
leur tour.
Quelques minutes plus
tard, nous apprenions la mort de Fol Œil. J'avais passé une mauvaise nuit, à
cause de l'alcool que je ne tenais pas bien ou à cause de George qui s'agitait
en dormant à cause du bandage qui le gênait. J'avais cauchemardé d'un hybride
mélangeant mon père, George et Fol Œil, ce qui m'avait valut de me réveiller en
sueur dans la nuit. J'étais restée plusieurs minutes à regarder George dormir avant
de sombrer de nouveau moi-même, pendant que Fred, qui dormait le lit du dessus,
ronflait paisiblement.
1997 - Le Terrier, mariage de Bill & Fleur
Nous étions restés au
Terrier pour aider à la préparation du mariage. Le Terrier s'était agrandit et
j'avais proposé à Molly de faire dormir des invités au Repère, mais trop fière,
elle m'avait remercié. Molly avait toujours été gênée de la moindre aide. Elle
céda cependant à ce que je l'aide pour la préparation du dîner d'anniversaire
de Harry, la veille du mariage. Je comptais m'entretenir avec Remus pendant le
dîner, mais celui-ci partit en trombe en compagnie de Tonks à l'arrivée du
Ministre de la magie. Je fronçais les sourcils pendant que Fred me donnait un
coup de coude : « Tu auras l'occasion de le voir, ne t'inquiètes pas. » Me
glissa-t-il en un clin d'œil complice. George avait les yeux rivés sur le
ministre, emportant derrière lui Harry, Ron et Hermione, avant de secouer la tête
et de se concentrer dans une discussion avec Hagrid, qui buvait du vin dans un
verre de la taille d'un sceau. C'était le dernier jour avant que le ministère
ne tombe entre les mains de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
Le jour du mariage, les
garçons s'occupaient des invités pendant que je terminais de me préparer. Le
jour du mariage, je portais une robe fluide couleur abricot et des sandales qui
se lassaient le long du mollet. Je constatais en arrivant que mon Polynectar
avait bien marché en voyant Harry sous les traits du mystérieux et discret
cousin Barny. « Pas si vite
l'Oreille-coupée ! » S'exclamait Fred en passant devant George, un coup de
coude au passage pour offrir son bras aux cousines Vélanes. Je lui souriais
alors qu'il m'offrait le sien, apparemment pas si déçu d'être en compagnie
d'une simple sorcière. « Fabuleuse ! » Commenta-t-il sans me regarder,
un sourire espiègle sur le visage. Les jumeaux avaient animé le début de la
cérémonie comme ils avaient l'habitude de faire, pendant que j'avais les yeux
rivés sur Bill, qui semblait transformé et heureux. La cérémonie était
finalement proche de celle du mariage moldu auquel j'avais assisté lorsque
j'étais petite. La seule différence était évidemment les apparitions soudaines de
serveurs et de tables à manger. J'avais passé la soirée en catimini avec
George, à l'écart de tous ces invités, alors que Fred avait disparu depuis
longtemps en compagnie d'une cousine éloignée. Nous allongé dans les blés
lorsqu'un Patronus passa devant nous d'un pas rapide. Nous nous étions lancé à
ses trousses précipitamment jusqu'à ce que le message de Kingsley en sorte, au
milieu du chapiteau et des invités plongés dans l'ambiance de la fête. « Le ministère est tombé. Scrimgeour est mort.
Ils arrivent ! » Il y eu en un instant, des détonations, des éclairs de
lumière et des cris perçants. George et moi avions sorti notre baguette au même
moment, nous tenant dos à dos. Il fallait trouver Fred avant tout, mais George
avait déjà commencé à lancer des sorts sur les Mangemorts. « C'est lui ! » Je
m'exclamais en pointant ma baguette à travers la foule, en reconnaissant
Antonin Dolohov, le sorcier dont ma mère soupçonnait d'être l'auteur de
l'enlèvement de mon père. Mais lorsque le regard de ce dernier croisa le mien,
un sourire étrange se dessina sur son visage, avant qu'il ne détourne son
regard sur le côté. Au même moment, George m'attrapa le bras et m’entraîna avec
lui. Il avait repéré Fred et n'avait pas écouter ce que je lui avais dit. « Attends
! » Tentai-je de crier à l'adresse de George en lançant un sortilège du
bouclier devant nous. Une seconde plus tard, nous avions transplané à la
boutique. J'avais roulé sur le sol en lâchant la main de George. Fred
toussotait en riant nerveusement, tandis que George se relevait laborieusement.
« POURQUOI AS-T-ON TRANSPANÉ ?! » Je hurlais à l'entrée de la boutique
tandis que Fred cherchait les clefs dans sa poche. George me prit le bras et
s'apprêtait à me dire quelque chose, mais je me dégageais d'un geste brusque en
rentrant dans la boutique que Fred venait d'ouvrir.
« Stella, il y avait trop de monde et un éclair vert
venait de traverser la foule. J'ai tout de suite pensé à la boutique. » Tenta
de m'expliquer George en rangeant sa baguette dans sa veste de costume. « Moi
aussi. » Renchérit Fred en fermant la porte derrière nous. J'arquai un
sourcil avant d'insister sur George, qui soutenait mon regard. « Il était
devant moi, j'aurais pu l'attraper, j'avais le temps. » Je me sentais bête
puis qu’à ce moment là, je savais que je n'avais pas raison et que nous avions
bien fait de transplaner hors de ce chaos. Mais le sourire de Dolohov ne
cessait de me revenir en tête. Il fallait que j'écrive à ma mère. Mais je ne
pouvais pas, maintenant que les Mages Noirs avaient prit le contrôle du
Ministère de la Magie. Fred dénoua sa cravate et monta dans l'appartement, au
dessus de la boutique. George hésita un instant puis me prit la main pour que
je le suives. Je m'étais résolu avec toujours cette expression de mauvaise foi
sur le visage. « Ce n'est pas de ma faute Stella. » Se justifia-t-il en
passant son bras autour de moi. George était juste et cartésien, il n'aimait
pas discuter pendant des heures, ce qui avait le don de me calmer.
1998 - La Bataille de Poudlard
Nous avions transplané à
la tête de Sanglier, où nous attendait un vieil homme que je reconnaissais.
J'avais déjà vu son visage dans un article de journal qui parlait de Dumbledore
: Il s'agissait de son frère, Abelforth. Il nous avait ouvert le passage pour rejoindre
tout le monde dans la Salle sur Demande, qui me rappelait notre dernière année
à Poudlard et l'Armée de Dumbledore. Apparemment, Poudlard avait souffert de
l'occupation des Mages Noirs. Le professeur Rogue, que j'avais vraiment estimé
jusqu'à ce qu'on apprenne qu'il avait assassiné Dumbledore, était devenu le directeur
de l'école, et des Mangemorts occupaient différents postes. Je retrouvais un
Neville blessé mais vaillant, fier de pouvoir prouver à tous qu'il avait
participer au maintient de l'armée de Dumbledore en compagnie de Luna et des
autres. Il fallait s'organiser, nous étions en infériorité numérique, mais nous
avions avec nous l'une des meilleures armes : L'école elle-même.
Il y eu quelques soucis
d'organisations et la manifestation bruyante de Ginny qui se refusait à rester
à l'écart de cette bataille, car encore mineure. Remus et Tonks étaient là, eux
aussi, en ayant laissé Teddy, qui était âgé de quelques semaines, entre les
mains aimantes de sa grand-mère maternelle. Harry et moi étions les parrain et marraine
de l'enfant, mais la situation était trop importante pour se réjouir de la
chose. Fred et George avaient discuté mystérieusement quelques jours plus tôt,
dans la chambre de Fred, de la bataille à venir et des promesses qu'ils
s'étaient fait tous les deux. Je n'avais jamais été mise au courant de ces
petites cachotteries entre frère, tout simplement parce que j'estimais que ça ne
me regardait pas. La bataille avait été mouvementé, et j'avais fait faux bond
aux jumeaux en partant en compagnie de Neville près du pont de l'école pour le
détruire. Il y eu tout de même une venue importante de Raffleurs et de
Mangemorts qui tiraient à vue et de diverses créatures qui se dressaient à leur
côté.
Je me souviens surtout du parc, juste avant le chemin qui
menait à la cabane d'Hagrid. Un homme venait de faire tomber son capuchon noir
et maintenait un homme à terre. L'homme portait des haillons et saignait du
nez. Ses cheveux étaient longs, bouclés, sales et emmêlés, et une barbe
conséquente recouvrait une bonne partie de son visage. Le Mangemort était bien
Antonin Dolohov. Lorsque je l'eu reconnut, quelque chose d'étrange était monté
en moi. J'avais sorti sans réfléchir le couteau argenté que m'avait offert
Remus pour mes seize ans, avant de le plaquer au sol. Celui-ci avait lâché sa
baguette en tombant. À califourchon sur lui, je fixais son visage ; il me dégoûtait.
Ses cheveux étaient relevé avec du gel et ses ongles qui tentaient de rentrer
dans ma chair étaient longs et sales. Il avait un faux air de séducteur qu'il
semblait vouloir contenir même en position de faiblesse. Il réussit à prendre
le contrôle plus rapidement que je l'avais prévu : J'étais toujours petite et
maigre, ce qui ne me rendait pas service pour ce genre d'acte. Il me mit une gifle
assez forte pour que je sois sonnée, allongée à côté-là où se trouvait l'homme
blessé. « Une fille de Sang-de-Bourbe qui se bat comme une moldue ? Tu vas
le regretter Galactica. » Il voulut se retourner vers son prisonnier avant
de constater qu'il n'était plus là : Une corde rompue jonchait sur le sol.
J'étais désarmée, mais Dolohov cherchait frénétiquement sa baguette qui était
tombée sur le sol lorsque je lui avais sauté dessus. « C'est à ma fille que
tu parles Dolohov ! » Le Mangemort et moi avions tous deux tournés la tête
derrière nous. L'homme en haillons avait toujours la ténacité et la patience de
Samuel Galactica. Celui-ci, sans cérémonies, pointa la propre baguette de
Dolohov vers la poitrine de ce dernier et s'exclama très calmement « Avada Kedavra. » Le cadavre de
Dolohov retomba comme un pantin désarticulé sur le sol, le regard vide. Je
secouais la tête avant de lever la tête vers mon père. Celui-ci s'accroupit
vers moi avant de me caresser la joue. Il réussit à articuler « Stella… » avant
de s'évanouir en s'affalant à mes côtés.
J'étais restée dans le
parc, la tête de mon père entre les genoux, le cadavre du Mangemort tourné sur
le côté à quelques mètres, avant d'entendre une sorte de long retentissement
qui provenait de la forêt interdite. J'entendis alors l'annonce du Seigneur des
Ténèbres, qui me fit me dépêcher de rentrer à l'intérieur, en traînant
difficilement le corps pourtant maigre de mon père. En avançant difficilement
sur le chemin du château, je voyais s'éparpiller gravas et cadavres, ce qui ne
présageait rien de bon. Un jeune homme de septième année qui appartenait à la
maison Serdaigle, l'épaule en sang, m'aida à transporter mon père dans la
Grande Salle lorsqu'il me vit arriver dans l'entrée. On entendait gémir et
pleurer un peu partout dans l'énorme salle de réception, qui semblait
complètement dévastée par la tristesse et les débris. Le professeur Flitwick
s'était précipité vers nous en s'afférant autour du corps de mon père, qui
remua légèrement lorsqu'on le posa sur un brancard. « Miss Galactica ? Votre
père ? Mais comment ? » S'exclama-t-il en passant un mouchoir sur son grand
front plissé. « Ma mère avait raison. Il porte une tenue de prisonnier
d'Azkaban. Il devait probablement être retenu là bas par Dolohov et les
Détraqueurs depuis tout ce temps. » Je tentais de trouver une explication
plus logique, mais de toutes façons, ni moi ni ma mère n'avions pu avoir le fin
mot de l'histoire. Le but premier était de récupérer des informations des
Langues de Plomb, informations dont nous n'avions jamais été au courant nous-mêmes.
J'avais demandé à Quizz
de faire revenir ici ma famille avant de me lancer à la recherche de Fred et
George. J'évitais soigneusement de regarder les cadavres, effrayée, avant que
Kingsley ne me tire la manche. Remus et Tonks était allongé cote à cote, les
yeux ouverts et vides comme ceux d'Antonin Dolohov après être tombé. Ils ne
portaient pas de traces de blessures visibles sur le visage ou le corps. Je ne
pu m'empêcher de m'agenouiller près de mon oncle, ne sachant comment réagir
face à cela. Je mis un certain moment, après la bataille de Poudlard, avant de
réaliser ce qui était vraiment arrivé à Remus. Expliquer à Teddy que son père
était un héros ne fût pas difficile, mais il avait été laborieux de lui
expliquer que ses parents l'avaient confié à sa grand-mère pour se battre, en
espérant mettre un terme à toutes ces horreurs. Il me fallut un instant pour
entendre pleurer encore plus fort dans la Grande Salle. Je me frottais les yeux
qui me brûlaient à cause des larmes, avant de reconnaître la famille Weasley.
Toutes ces têtes rousses étaient penchées sur quelque chose, reposant sur un
autre brancard au sol. « Non… » Je murmurais avant de me lever. Je mis
un petit moment à regarder simultanément le corps de Remus et les Weasley,
avant de me tourner vers les vivants. Lorsque j'arrivais près du petit groupe,
George se tenait agenouillé auprès de Molly et de Ron. J'essayais de me tordre
le cou pour apercevoir ce que j'appréhendais, après m'être demandé où était
Fred. C'était lui la chose sur le brancard, recouvert de suie. Je tombais
agenouillée près de George que je ceinturais aussitôt en plongeant ma tête entre
ses omoplates. La tension redescendait au même moment où Quizz c'était chargé
de rapatrier ma mère et Mia auprès de mon père. Je ne pouvais me résoudre à me
réjouir de son retour puisque j'étais dans cet état second. Longtemps après
j'eu cette culpabilité qui me rongeait, coincée entre le bonheur de retrouvé
mon père disparut pendant tant d'années et le deuil de toutes ces personnes
tombées au combat : J'avais retrouvé mon père, mais perdu mon parrain et mon
meilleur ami.
Harry avait réussit à
vaincre le Seigneur des Ténèbres, après une seconde phase d'échanges de sorts.
Le chagrin avait peut-être aidé certains à abattre tellement de Mangemorts, ou
peut-être que la fatigue nous avait offert nos dernières forces. Tout était
terminé, nous n'avions plus qu'à penser les plaies de cette guerre. George
avait vraiment eu besoin de rester en compagnie de son frère avant qu'on ne
l'emmène, en ne cessant de répéter près de son oreille « On avait dit que ça
ne se passerait pas comme ça… », et bien que je n'eu pas bien comprit de
quoi il parlait, je le laissais profiter de son frère encore un instant en
n'insistant pas sur la durée de son entretient avec. Les corps de Remus et
Tonks avait été rapidement envoyé hors du château pour qu'ils soient ensevelit
quelques jours plus tard l'un à côté de l'autre, près de la maison d'Andromeda.
Mon père m'avait réclamé avant de rentrer à la maison. Il avait voulut tout
savoir sur moi, sur ce que j'étais devenue, mais je ne pouvais que le rassurer.
Il avait l'air encore en état de choc et son amaigrissement l'avait grandement
affaiblit. « Nous avons tous le temps de rattraper tout ça. » Lui
avais-je dit avant de le laisser rentrer à la maison, après l'avoir serré très
fort contre moi. Il fallut attendre qu'il se remette au mieux pour lui parler
de la mort de Remus et du reste.
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